ANIMAUXBalou, l'ours qui aimait se faire remarquer

Balou, l'ours qui aimait se faire remarquer

ANIMAUXRetrouvé mort lundi, l'ours avait plusieurs fois fait les gros titres de la presse...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Il avait 11 ans et pour illustres parrain et marraine Gérard Depardieu et Fanny Ardant. L’ours Balou a été découvert mort lundi sur les hauteurs de Melles (Haute-Garonne), vraisemblablement victime d'«une chute», selon la préfecture. «Sa disparition rappelle la précarité extrême de l’espèce dans les Pyrénées, dont le risque d’extinction est 4 fois supérieur au maximum admis pour la considérer comme viable!», réagit l’association Pays de l’Ours-Adet sur son site.

Originaire de Slovénie, l’animal a vécu un fabuleux destin. Il a fait ses premiers pas d’ours libre à 4 ans dans les Pyrénées, en 2006, dans le cadre d’un plan de réintroduction d’ours slovènes dans le massif pyrénéen (dont deux femelles, Palouma et Franska, qui ont depuis été tuées accidentellement). A l’époque, son lâcher avait inquiété les professionnels du tourisme et les éleveurs de la région qui avaient manifesté leur opposition.



Une existence pleine d’aventures

Il était l’ours le plus repéré dans la zone, ce qui a permis de le filmer à de multiples reprises. En 2008, sa vie est à deux pattes de basculer, un chasseur lui ayant tiré dessus après l’avoir confondu avec un sanglier lors d’une battue. Heureusement, il s’en sort avec une petite blessure à la patte droite.

Et décidément, Balou n’aimait pas rester dans l’anonymat. Car en 2010, il a encore été la vedette des journaux télévisés lorsqu’il est descendu de la montagne pour s’aventurer dans l’Aude, à une trentaine de kilomètres seulement de Narbonne et de ses plages, vraisemblablement à la recherche d’une femelle.

On ignore s’il a laissé des petits

Pour le directeur de l’association Pays d’Ours-Adet, Alain Reynes, il «était le seul mâle susceptible d’apporter un peu du sang neuf nécessaire» pour la restauration de la population d’ours dans les Pyrénées, «mais à ce jour, on n’a aucune preuve qu’il ait participé à la reproduction». Le mystère reste donc entier sur son éventuelle descendance.

Sa disparition a suscité une vive émotion chez les associations de protection de l’ours. Deux d’entre elles ont demandé mercredi à la ministre de l’Écologie Ségolène Royal son «remplacement immédiat» dans les Pyrénées.