Premier vol de l'avion électrique e-fan

Premier vol de l'avion électrique e-fan

L'avion-école électrique d'Airbus group, "l'E-Fan", a réalisé ...
Un pilote dans l'avion-école électrique d'Airbus group, "l'E-Fan", le 25 avril 2014 à Mérignac
Un pilote dans l'avion-école électrique d'Airbus group, "l'E-Fan", le 25 avril 2014 à Mérignac - Jean-Pierre Muller AFP
© 2014 AFP

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L'avion-école électrique d'Airbus group, «l'E-Fan», a réalisé vendredi son premier vol officiel à Mérignac, salué par le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg comme une «révolution dans l'aéronautique», avec pour objectif des avions gros porteurs électriques d'ici 20 ans.

«C'est le miracle d'un avion qui fait le bruit d'un sèche-cheveux domestique et ne consomme pas un goutte de kérosène», s'est exclamé Arnaud Montebourg à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac après le vol de démonstration du petit appareil bi-place tout électrique, d'une autonomie d'une heure maximum.

Le petit biplace, 6,7 m de long et 9,5 m d'envergure, mû par des batteries au lithium-ion-polymère, a réalisé un premier vol «officiel» de près de dix minutes, remarquable par son absence de bruit, après des essais privés qui ont cumulé une quinzaine d'heures depuis mars.

L'appareil sera produit en série d'ici fin 2017 dans une future usine d'assemblage à Mérignac, avec à court terme la création de 350 emplois indirects locaux.

Arnaud Montebourg a salué «une nouvelle frontière de l'innovation technologique et écologique», une révolution «qui va changer le monde de l'aéronautique, et des riverains des aéroports», en référence à l'absence de bruit.

C'est «refranchir le mur du son, en réalité le mur du bruit, par l'accès au silence», a ajouté M. Montebourg, en citant le patron d'Airbus Tom Enders.

Dans un communiqué, Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, a souligné que «cet avion prototype tout-électrique, préfigure une aviation silencieuse et exempte de toute émission polluante» et était «une réalisation concrète de la transition écologique et énergétique». Selon la ministre, «pour une mission identique d'une heure, il ne consomme que 2 € d'électricité, contre 36 à 40 € de carburant pour un avion à moteur». C'est pourquoi, Ségolène Royal considère que l'E-Fan «offre un juste équilibre conciliant le besoin de formation croissant des pilotes, la réduction des nuisances pour les riverains d'aérodromes et la croissance verte».

- un marché mondial en devenir -

Développé par Airbus Group (ex-EADS) en partenariat avec la société Aero Composites Saintonge (ACS), sise en Charente-Maritime, et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), l'E-Fan avait été dévoilé au Salon aéronautique du Bourget 2013.

L'avion-école vise un marché mondial en devenir, avec 650.000 nouveaux pilotes professionnels qui devront être formés dans le monde sur les 20 ans à venir, soit 21.000 avions-écoles requis par les écoles de pilotage, a rappelé Arnaud Montebourg à Mérignac.

Mais, a-t-il souligné dans un communiqué, l’E-Fan n’est que «la première étape» dans la production de «générations successives d’avions électriques de tailles croissantes, jusqu’à la finalité de construire des avions gros porteurs tout électriques dans les 20 prochaines années».

Le prototype E-Fan 1, avec deux sièges en tandem, qui a volé vendredi, ne sera pas commercialisé: la production en série portera sur l'E-Fan 2, doté de deux sièges côte à côte, et sur l'E-Fan 4, doté de quatre sièges, et à l'autonomie programmée de plus de 3 heures. Les deux modèles ont été dévoilés vendredi.

Une étude de marché d'Airbus Group porte sur un objectif «tout à fait réaliste» de fabrication de 40 à 80 avions électriques par an par Voltair, filliale d'EADS France en cours de création.

Pour le pilote Didier Esteyne d'ACS, «très fier de la belle aventure technologique et humaine», on fait voler un E-Fan «exactement comme un autre avion», avec des capacités de réaction, donc de sécurité «totalement identiques à un autre appareil».

«La différence, c'est un peu comme avec une voiture électrique: si on la conduit comme une voiture thermique classique, (...) l'autonomie va chuter considérablement, mais si on la conduit de manière adaptée, on va augmenter l'autonomie, ou en profiter au maximum. C'est la même chose avec cet avion», a-t-il décrit à des journalistes.

L'E-Fan est l'un des 34 projets de «La nouvelle France industrielle», lancé en 2013 par le gouvernement, à l'initiative notamment d'Arnaud Montebourg, pour doper industrie et innovation dans les dix ans à venir, et touchant multiples secteurs entre transports, textile, chimie, numérique, robotique, bio-technologie médicale etc.