Une halle, un marché, des produits «vrais»: la France veut mettre en valeur sa gastronomie et son agriculture lors de la prochaine Exposition universelle qui se tiendra à Milan, en Italie, du 1er mai au 31 octobre 2015. «C’est la première fois qu’une exposition universelle s’intéresse à un thème alimentaire», se réjouit Alain Berger, le commissaire général du pavillon France, pour qui le thème «Nourrir la planète, énergie pour la vie» sera une vitrine des «progrès scientifiques et techniques» français en matière d’agronomie.

Comprendre et déguster

Parmi les 144 pays qui participeront à l’Exposition universelle, la France tentera de se démarquer en apportant ses réponses au défi de nourrir sept milliards d’humains à l’horizon 2050. «Nous estimons qu’il faudra produire 60% de produits alimentaires en plus à cet horizon, explique Alain Berger. La France détient un potentiel pour exporter des produits agricoles qui contribuent à l’alimentation mondiale, tout en combinant les performances économiques et écologiques.» L’agro-écologie, chère à Stéphane Le Foll, devrait bénéficier d’une bonne exposition dans les espaces «éducatifs» du pavillon France.

«Le but du pavillon est d’éduquer et de sensibiliser le public à la question de l’alimentation», explique Adeline Rispal, dont le cabinet a été choisi pour réaliser la scénographie des animations. Au-delà des messages sur la lutte contre le gaspillage, la préservation des ressources halieutiques et le développement des circuits courts, les quelque 25 millions de visiteurs attendus dans le pavillon France pourront aussi dialoguer avec des agriculteurs et déguster des produits emblématiques. «Pour restaurer la confiance entre les producteurs et les consommateurs, nous avons choisi de n’exposer que des produits du terroir», poursuit Adeline Rispal. Vin, fromages, huîtres et foie gras seront donc de la partie.

» Cinquante ans d’agriculture française en images

«Pas de sujets tabous»

C’est aussi du vrai houblon qui poussera sur la structure en vrai bois (épicéa et mélèze) du pavillon. La récolte du houblon donnera même lieu à une fête de la bière à la fin des six mois de l’Exposition. Des cultures flottantes seront installées sur le toit-terrasse, tandis que des tomates et des fraises pousseront au plafond du restaurant. «On pourra les consommer sur place!» sourit Anouk Legendre, de l’agence XTU qui a conçu le pavillon.

Alain Berger précise toutefois que le pavillon ne sera pas seulement une vision idyllique de la campagne française. «Nous allons aborder toutes les controverses sur les biotechnologies, l’utilisation de produits phytosanitaires, la place des protéines animales dans notre alimentation… Il n’y aura pas de sujets tabous», explique le commissaire général du pavillon, ajoutant que ces sujets polémiques seront «mis en scène dans des colloques et des conférences». Une mise en scène dans un décor qui coûtera 20 millions d’euros, financé en totalité par six ministères, dont le ministère de l’Agriculture à hauteur de 7,5 millions.