Airparif, vigie au quotidien de la qualité de l'air en Ile-de-France
Airparif assure en Ile-de-France le rôle de vigie de la qualité ...© 2014 AFP
Airparif assure en Ile-de-France le rôle de vigie de la qualité de l'air: au même titre que 26 autres associations de l'Hexagone et d'Outre-Mer, elle scrute au quotidien les taux de polluants et informe autorités et citoyens en cas de niveaux trop élevés.
«Nous avons une mission de surveillance de la qualité de l'air et de prévision, c'est ce dont on parle depuis 10 jours - et une mission d'évaluation a priori des mesures de politiques publiques, comme l'impact des plans de déplacement urbains», explique Anne Kauffmann, directrice-adjointe d'Airparif.
Si Airparif est née en 1959, d'autres associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) ont été créées au fil des ans et maillent aujourd'hui le territoire français: Air Rhône-Alpes, AirPaca, Oramip en Midi-Pyrénées, AirBreizh, Atmo Picardie, Aspa en Alsace, etc.
Au total, il existe 27 AASQA, regroupées dans la fédération Atmo France, et qui sont financées par l'Etat, les collectivités et les industriels.
Chaque jour, un indice de la qualité de l'air est calculé par ces organismes en combinant les concentrations enregistrées ou prévues de quatre polluants majeurs: dioxyde de souffre, oxydes d'azote, ozone et particules (PM10 et PM2,5).
Cet indice, exprimé sur une échelle de 1 (très bon) à 10 (très mauvais), «est un indicateur simplifié prenant en compte le niveau maximum de pollution attendu pour chaque polluant», indique Anne Kauffmann. «Cela donne une image de la qualité de l'air tout polluant confondu».
Chaque polluant a sa propre échelle de dangerosité: ainsi avec les poussières fines appelées particules, il faut que l'exposition moyenne quotidienne soit comprise entre 28 et 34 microgrammes par m3 pour un indice 5. Avec l'ozone, pour avoir un indice 5, il faut une concentration horaire maximale entre 105 à 129 microgrammes par m3.
Pour le dioxyde d'azote, c'est aussi la concentration horaire maximale qui est prise en compte. Quant au dioxyde de souffre, il a quasiment disparu en Ile-de-France, indique Airparif, mais ce qui n'est pas le cas partout, notamment à proximité de sites industriels.
- 'On respire mieux qu'il y a 20 ans' -
Pour leurs calculs quotidiens, les agents d'Airparif s'appuient sur les données relevées dans 52 stations de mesure, équipées de capteurs.
A cela, s'ajoute «un système de modélisation qui permet de cartographier la pollution réelle et de la prévoir pour les jours suivants», explique Anne Kauffmann.
Lundi, les concentrations en particules devaient être comprises entre 40 et 55 microgrammes par m3 en moyenne journalière. Pour mardi, Airparif est plus optimiste et prévoit une «nette amélioration» avec des maximum entre 25 et 35 microgrammes.
«Les modèles utilisent des prévisions météo, car la qualité de l'air est très dépendante de la météo, et les émissions attendues sur le trafic routier, l'activité industrielle, etc.», détaille la responsable d'Airparif.
«Cela nous permet par exemple de modéliser les émissions lundi à 09H00... Ces dernières années, les capacités de modélisation ont beaucoup progressé», poursuit-elle, en précisant que des cartes avec l'exposition annuelle à l'échelle des communes sont disponibles sur le site internet (www.airparif.asso.fr).
Au cours des dernières années, «notre mission de base a peu évolué mais les attentes du public sont de plus en plus importantes, notamment concernant la qualité de l'air près de chez soi», note la directrice adjointe d'Airparif.
En dépit de la crise de pollution aiguë que vient de vivre l'Ile-de-France, «on respire bien mieux qu'il y 20 ans», assure Anne Kauffmann, en soulignant des concentrations réduites de particules et de dioxyde d'azote.
Mais «l'ampleur du travail encore à faire» reste néanmoins «énorme pour descendre en dessous des seuils réglementaires», prévient-elle. Car au delà des pics, «il s'agit de faire baisser les émissions de manière permanente»: cela permettra de limiter l'exposition des Franciliens tout au long de l'année et les coûts sanitaires qui y vont avec, et de limiter l'ampleur des pics lorsque les conditions météo sont défavorables.