CRISEViande de cheval: Quatre nouvelles filières suspectes identifiées

Viande de cheval: Quatre nouvelles filières suspectes identifiées

CRISELe ministre délégué à la Consommation a présenté mardi soir l'avancement du plan d'action gouvernemental déployé dans le cadre de la crise de la viande de cheval...
Thomas Calinon

Thomas Calinon

Le cheval était-il (presque) partout? Le bilan provisoire des opérations de contrôle menées par la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut le laisser supposer. «Nous avons réalisé 138 prélèvements sur des plats cuisinés qui n'ont pas transité par la filière Spanghero-Comigel», à l'origine du scandale du «chevalgate», a indiqué mardi soir le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, à l'issue d'une visite au Parlement européen de Strasbourg: «Sur les dix premiers tests réalisés par la DGCCRF, neuf se sont révélés positifs à la viande de cheval. C'est à dire qu'ils contenaient au moins 1% de viande de cheval.»

«Plus les tests sont récents, moins il y a de cheval»

Quatre nouvelles filières ont été identifiées. Deux d'entre elles passaient par la société néerlandaise Draap Trading, déjà mise en cause dans le circuit Spanghero-Comigel, ou par des sociétés-soeurs. Elles aboutissaient en France sur les chaînes des entreprises Covi et Gel Alpes. Mais «la viande commandée par Gel Alpes et Covi était explicitement de la viande de boeuf et il n'a pas été constaté de fraudes sur les étiquetages», précise Benoît Hamon. Il insiste: «La tromperie n'est pas établie» dans ces dossiers. Les deux autres circuits, indépendants de Draap Trading, se caractérisent par «une faible quantité» de viande de cheval dans les plats cuisinés au boeuf. Tromperie ou mélange accidentel? La DGCCRF n'a pas encore tranché.

Pour le ministre, la bonne nouvelle vient des 40 tests suivants. «Nous avons trouvé seulement deux résultats positifs à la viande de cheval, constate-t-il. Plus les tests sont récents, moins il y a de cheval. Nous pensons que nous avons commencé à assainir la filière et il y a eu une multiplication des autocontrôles par les entreprises.» Les résultats des 88 derniers tests ne sont pas encore connus.

Circuits courts et étiquetage souhaités

«Si cette crise laisse un testament, c'est bien la nécessité des circuits courts», juge Benoît Hamon. Il se félicite que plusieurs producteurs ou distributeurs se soient engagés à promouvoir l'étiquetage «viande bovine française» sur leurs plats cuisinés et souhaite que la mention d'origine obligatoire soit étendue à l'échelle de l'Union européenne. En France, «nous multiplierons par 10 les sanctions financières pour les tromperies économiques», a-t-il aussi prévenu.