SALON DE L'AGRICULTUREQuel est le parcours du panier de légumes frais, de Rungis à votre bureau?

Quel est le parcours du panier de légumes frais, de Rungis à votre bureau?

SALON DE L'AGRICULTURE20Minutes a suivi le chemin des paniers de fruits et légumes livrés dans les entreprises ou chez vous...
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Citadins en mal d’authenticité ou mamans débordées, de plus en plus de Français sont séduits par la livraison, au bureau ou dans des boutiques relais, de paniers de fruits et légumes frais. Commandés sur le Web ou livrés sur le lieu de travail, ils promettent des produits bio, locaux ou ultra-frais. Mais sait-on vraiment d’où viennent ces produits? 20 Minutes s’est levé (très) tôt pour suivre votre panier, de Rungis à votre porte.

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Mon-marche.fr, tousprimeurs.com, natoora.fr ou freshcorner.fr: derrière ces quatre sites se cache Renaud Paquin, un homme que rien ne destinait à être primeur. Ancien cadre chez L'Oréal, il raconte que l’idée de créer un site de vente en ligne lui est venue en discutant avec ses petits commerçants parisiens: «Ils me disaient qu’ils vendaient bien le week-end mais peu durant la semaine. D’où l’idée de livrer des produits frais directement chez les gens qui n’ont pas le temps d’aller faire leurs courses.»

Simple comme bonjour. En 2006, il lance mon-marche.fr et tente de se faire une place dans les allées de Rungis. «C’est un milieu où il faut se faire accepter, tout est basé sur la parole donnée.» A le voir se balader dans les halls et blaguer avec les grossistes, le pari est réussi. «Mon boucher et mon fromager sont devenus mes actionnaires», se félicite-t-il. Renaud Paquin connaît bien ses fournisseurs, sur qui repose la qualité de ses paniers. Chaque matin, il passe prendre les commandes envoyées dans la nuit: fruits et légumes auprès d’une quarantaine de fournisseurs, poisson chez le plus gros vendeur de Rungis et agneau du même producteur que le très chic restaurant Taillevent. Le bio est traité différemment: il est livré directement au local de Renaud Paquin, où il suivra un chemin bien différent que les autres produits pour éviter tout mélange.

Additionner des choux et des carottes, c’est possible

Tous les produits qui arrivent pour être empaquetés sont donc de première fraîcheur: «Notre objectif, c’est que le maximum de gens mangent frais, bon et sain, assure Renaud Paquin. Nous allons même élargir notre offre à l’épicerie, pour que les gens puissent faire toutes leurs courses chez nous.» Mais à quel prix? Avec des commandes allant de 30 à 500 euros et un panier moyen de 110 euros commandé 1,83 fois par mois, Renaud Paquin assure qu’«il y a de tout» dans sa clientèle. «Entre le prix annoncé au client et le prix payé à Rungis, il y a des jours où nous y gagnons et des jours où nous y perdons», explique-t-il. Néanmoins, l’objectif quotidien de marge globale est souvent atteint et les produits qui ont la marge la plus forte compensent par exemple le bio, sur lequel la marge est plus faible.

Toujours est-il que les paniers portent leurs fruits: avec un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros en 2012 et des perspectives de croissance optimistes, Renaud Paquin pense pouvoir faire vivre sa trentaine d’employés, préparateurs et livreurs, et «arriver à un volume d’achats assez élevé pour baisser les prix» :«La taille critique est importante, par exemple pour l’instant nous ne pouvons pas livrer gratuitement car nous aurions de trop petites commandes.» Mais Renaud Paquin a la patate, même à 5h du matin: «Dans cinq ans, nous ferons 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, nous aurons 350 employés et nous aurons développé l’offre de produits locaux. A ce moment-là, je pourrais arrêter et devenir agriculteur!»