Gaz de schiste: La bête noire des écolos
ENVIRONNEMENT•L'extraction des gaz de schiste n'est pas sans conséquence pour la nature...Audrey Chauvet
Cette image a été l'étincelle qui a allumé la bataille contre les gaz de schiste: un homme approche une allumette de son robinet et l'eau… prend feu. Cet extrait du documentaire américain Gasland de Josh Fox a traversé l'Atlantique à la fin 2010 et provoqué une vive émotion en France, où l'on découvrait alors l'existence de projets de prospection de gaz de schiste.
A la lumière de l'expérience américaine, les opposants aux gaz de schiste redoutent une pollution durable de l'environnement et une destruction des paysages. Le procédé de fracturation hydraulique est très critiqué pour sa consommation excessive d'eau et le risque de contamination des nappes phréatiques par des produits chimiques potentiellement cancérigènes. Une étude de l'Académie américaine des sciences a démontré que des gaz situés à 1.600 m de profondeur en Pennsylvanie ont contaminé des réserves d'eau potable qui se trouvaient bien plus haut dans le sol.
Course aux énergies fossiles
L'Agence de protection de l'environnement américaine a également détecté la présence de forts taux de radioactivité dans les eaux rejetées par les forages, jusqu'à mille fois la limite autorisée pour les eaux de boisson. Autre inquiétude des écologistes: de possibles fuites de méthane dans l'air, un gaz dont le pouvoir de réchauffement est vingt fois supérieur à celui du CO2.
Et pour couronner le tout, certains pensent que des secousses sismiques pourraient avoir lieu dans les zones géologiques sensibles. Mais ce que dénoncent surtout les écologistes, c'est la course aux énergies fossiles, alors que la transition énergétique devrait donner une plus grande place aux renouvelables. «L'âge de pierre ne s'est pas arrêté par manque de pierres»: le leitmotiv des écologistes pourra-t-il s'appliquer à l'ère du pétrole?