INTERVIEWForages offshore: «Avec une bonne connaissance du sous-sol, on peut limiter les risques»

Forages offshore: «Avec une bonne connaissance du sous-sol, on peut limiter les risques»

INTERVIEWFaire des images des fonds marins avant de partir à la recherche de pétrole, c’est l'activité de l'entreprise dirigée par Jean-Georges Malcor...
Plateforme de forage pétrolière en mer du Nord.
Plateforme de forage pétrolière en mer du Nord. - THIBAUD OLIVIER/SIPA
Propos recueillis par Audrey Chauvet

Propos recueillis par Audrey Chauvet

Les fonds marins cachent des trésors. Pas des pièces d’or enfermées dans des coffres naufragés, mais plutôt de l’or noir: les forages offshore se multiplient alors que les ressources pétrolières terrestres s’épuisent. Mais pour savoir où creuser, il faut «échographier» les fonds. C’est la spécialité de l’entreprise CGGVeritas, dont le directeur général Jean-Georges Malcor donnera une conférence à l’Institut océanographique mercredi 10 octobre.

Quel est le rôle de votre entreprise dans la recherche d’hydrocarbures?

Nous sommes des échographes du sous-sol. Nous envoyons une onde sonore qui se propage dans le sous-sol et qui est réfléchie par les différentes strates géologiques qu’elle rencontre. En analysant notamment la vitesse de propagation de cette onde, on peut imager les différentes strates géologiques et identifier de nouveaux réservoirs de pétrole ou de gaz piégés dans la roche.

Qui a besoin de vos services?

Nos clients sont les grandes compagnies pétrolières, mais aussi des Etats qui veulent répertorier et analyser leur patrimoine en pétrole et en gaz. Le forage offshore s’est beaucoup développé ces dernières années, un tiers de la production mondiale de pétrole vient de l’offshore aujourd’hui. C’est le progrès technologique qui a permis d’imager tous les fonds.

Est-ce que vous sensibilisez vos clients aux risques que présente le forage offshore?

Nous donnons éventuellement des recommandations sur les «géohasards», c’est-à-dire les risques géologiques des failles ou des poches de gaz dangereuses, mais nous restons des imageurs, pas des foreurs. Néanmoins, nous apportons une certaine sécurité car avec une bonne connaissance du sous-sol, on peut limiter les risques.

Est-ce plus compliqué de faire des images des grands fonds marins que des zones terrestres?

Oui, car cela nécessite une flotte de bateaux dédiée, appelés bateaux sismiques. Ce sont de très grands bateaux qui tirent un réseau d’antennes pouvant mesurer jusqu’à 10km de long et 2-3km de large. C’est environ la surface de Paris intra-muros qui tirée derrière un bateau. Grâce à ce système, on enregistre le fond marin mais surtout les couches géologiques situées sous les fonds. On peut aller imager jusqu’à 10km sous le fond marin.