Le prince Harry et Elton John sont parmi les stars à porter plainte contre un tabloïd pour les avoir mis sur écoute
SCANDALE•Le « Daily Mail » est accusé d’avoir engagé des détectives privés pour placer des micros chez les célébrités et accéder à leurs comptes bancaires20 Minutes avec agences
L'essentiel
- Ce n'est pas la première fois que les tabloïds britanniques sont accusés d'écoutes illégales
- Le prince Harry a régulièrement dénoncé les pratiques des tabloïds à son encontre
- Cette plainte pourrait déstabiliser encore un peu plus le gouvernement de Liz Truss
Ils sont six à avoir déposé plainte contre le groupe de presse qui édite le Daily Mail. Elton John, son mari David Furnish, ainsi que le prince Harry, la baronne Doreen Lawrence, et les actrices Sadie Frost et Liz Hurley, ont tous décidé de lancer une action en justice contre Associated Newspapers Ltd (ANL) pour des « atteintes graves à la vie privée ». En cause, d’après les avocats des plaignants : le tabloïd aurait fait poser chez eux, ou dans leurs voitures, des micros cachés qui enregistraient tout ce qu’ils disaient.
D’après le cabinet d’avocat Hamlins, qui représente le duc de Sussex, le Daily Mail ne se serait pas arrêté là puisqu’en plus d’avoir engagé des détectives privés pour installer les écoutes. Le tabloïd aurait également « payé des fonctionnaires de police, ayant des liens corrompus avec des enquêteurs privés, pour obtenir des informations internes et sensibles », « usurpé l’identité de personnes pour obtenir par la ruse des informations médicales auprès d’hôpitaux, de cliniques et de centres de traitement privés », et aussi « accédé aux comptes bancaires et à l’historique financier » des stars, peut-on lire dans un communiqué relayé par la BBC.
Démenti
Évidemment ANL, qui publie aussi le Mail on Sunday et le Mail Online, dément en bloc les accusations.
« Nous réfutons totalement et sans ambiguïté ces diffamations grotesques qui ne semblent être rien d’autre qu’une tentative planifiée et orchestrée pour entraîner les titres du Mail dans le scandale du piratage téléphonique concernant des articles vieux de 30 ans. Ces allégations non fondées et hautement diffamatoires - qui ne reposent sur aucune preuve crédible - semblent n’être qu’une expédition de pêche par les plaignants et leurs avocats, dont certains ont déjà engagé des poursuites ailleurs », ont déclaré les avocats du groupe de presse.
C’est déjà contre l’Associated Newspapers que Meghan Markle avait déposé plainte l’année dernière. Un procès gagné par l’épouse du prince Harry en décembre, lorsque la justice a décidé que le quotidien à scandales n’avait pas le droit de publier un courrier privé entre la duchesse et son père, Thomas Markle.
Vers un scandale politique ?
Dans leur communiqué, les avocats d’ANL font par ailleurs référence au scandale des écoutes téléphoniques d’un autre tabloïd, le News of the World. Le journal avait dû mettre la clé sous la porte en 2011, après une enquête de Scotland Yard portant sur des faits datant de 2002. Le quotidien avait interféré dans l’enquête de police sur la disparition d’une écolière en interceptant et effaçant des messages sur le téléphone de la disparue âgée de 13 ans laissant croire à sa famille et à la police qu’elle était toujours en vie. Ce scandale avait mis à jour les pratiques illégales des journaux détenus par le milliardaire Rupert Murdoch, afin d’obtenir des informations pour leurs articles. Plusieurs célébrités, dont Jude Law, en avaient été victimes.
Cette nouvelle plainte contre les éditeurs du Daily Mail pourrait avoir des conséquences également politiques au Royaume-Uni. L’ancien rédacteur-en-chef du tabloïd et actuel responsable éditorial de DMG Media (qui regroupe le Daily Mail, le Mail on Sunday, Metro et i), Paul Dacre, devrait faire son entrée à la chambre des Lords, d’après de nombreux médias britanniques.
Le journaliste ainsi que Rupert Murdoch ont tous deux été de fervents soutiens au Brexit et à Boris Johnson. La liste des personnalités à intégrer la chambre des Lords sera soumise par l’actuelle Première ministre Liz Truss au roi Charles III.
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