Bruce Willis a vendu les droits de son image à une société de deepfake
IMAGE•L’acteur, qui a pris sa retraite à cause de soucis de santé, n’a visiblement pas envie de disparaître des écransCaroline Madjar (Cover Media)
Et s’il pouvait y avoir du bon dans le deepfake ? C’est en tout cas ce que pense Bruce Willis qui a cédé les droits de son image à l’entreprise Deepcake, spécialisée dans cette technologie. Si vous n’êtes pas familier du logiciel, ce dernier donne la possibilité de superposer par exemple le visage d’une personne sur une autre. Grâce à un système de synthèse poussé et à l’intelligence artificielle, vous pouvez prendre l’apparence d’un autre, et lui faire dire tout ce que vous voulez, puisque la voix est transposable également.
Cette technologie a régulièrement été décriée, puisque le bluff est insoupçonnable. On peut donc faire dire ce que l’on souhaite à chef d’Etat comme à un simple citoyen, et le faire évoluer dans n’importe quel contexte ou situation. C’est ainsi que certains l’ont utilisé pour faire croire que le président Zelensky avait demandé aux Ukrainiens de rendre les armes face aux Russes. La majorité des deepfake a pour l’instant été utilisée à des fins pornographiques, en se servant notamment de profils de célébrités à leur insu.
A quel prix
Dans le cas de Bruce Willis, ce logiciel va lui permettre de continuer en partie sa carrière alors que son corps ne le peut plus. L’acteur souffre d’aphasie, un trouble du langage et de compréhension causé par des lésions cérébrales.
Dans un communiqué publié sur le site de Deepcake, la star du Sixième Sens a déclaré « aimé la précision » de son double de synthèse, qui a été réalisé en travaillant sur deux de ses films les plus iconiques : Piège de cristal et Le Cinquième élément.
« Avec la technologie moderne avancée, j’ai pu communiquer, travailler et participer au tournage, même en étant sur un autre continent. C’est une expérience aussi nouvelle qu’intéressante pour moi et je suis reconnaissant envers notre équipe », a-t-il ajouté, à propos d’un premier « projet de publicité en Europe ».
Sur son site, l’entreprise promet aux producteurs et à l’industrie du divertissement en général, que son logiciel réduit considérablement les coûts, mais pas que. « Vous ne dépendez d’aucun planning, d’aléas ni des demandes spéciales des célébrités », est-il indiqué dans la rubrique intitulée « Pourquoi est-ce sans prise de tête ? ».
Attention tout de même, l’adage « trop beau pour être vrai » se vérifie à chaque fois, surtout quand il s’agit de dépenser moins pour avoir mieux. Quelqu’un en paye toujours le prix.
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