Héritage de Johnny: Le droit français pourrait faire annuler le testament américain du chanteur
DROIT•Vendredi, le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) a estimé que le droit français pourrait s’appliquer à l’héritage de Johnny Hallyday et annuler son testament américain…C.B.
La bataille autour de l’héritage de Johnny Hallyday ne fait que commencer. Vendredi, le tribunal de Nanterre refusait le droit de regard sur l’album posthume de leur père à Laura Smet et David Hallyday, mais leur accordait le gel de son patrimoine immobilier. Ce premier jugement n’a, en revanche, toujours pas tranché sur le fait que le droit français l’emporte, ou non, sur le droit américain.
Selon nos confrères du Parisien, le testament du rockeur, rédigé en 2014 à Los Angeles, pourrait être annulé. Pourquoi ? Parce que les trois juges de Nanterre ont motivé le gel des droits immobiliers du chanteur par les « moyens sérieux » déployés par ses aînés pour montrer que le droit hexagonal pourrait s’appliquer dans sa succession. « Johnny avait sa résidence habituelle en France au moment de son décès, il a suivi ses soins et est décédé en France, la France a constitué le centre d’intérêt de sa vie privée pendant de très nombreuses années, est le centre de ses intérêts patrimoniaux », ont estimé les magistrats.
Une notoriété presque uniquement française
De quoi justifier une annulation du testament américain du Taulier. Autres éléments qui iraient dans ce sens : Le chanteur, né en Belgique, a été naturalisé français à ses 18 ans et a bâti sa notoriété « quasi exclusivement » dans l’Hexagone. Un point également souligné par la veuve de Johnny. Dans son interview au Point, jeudi, Laeticia Hallyday déclarait : « J’ai épousé la France, la Tour Eiffel […] Chaque Français a un lien avec lui à travers une chanson, un souvenir. »
Mais la réponse ne devrait pas tomber dans les prochaines semaines. « Cela pourrait être long », s’accordent à dire à la fois les avocats des enfants et de l’épouse du chanteur. La situation du tribunal de grande instance de Nanterre, qui se dit « en sous-effectifs et débordé », n’arrange rien. Laeticia souhaiterait une négociation à l’amiable, ce à quoi les avocats des enfants s’opposent, s’estimant vainqueurs de ce premier verdict.