REPORTAGEDans les rues d'Orléans, on célèbre le titre de Miss France 2014

Dans les rues d'Orléans, on célèbre le titre de Miss France 2014

REPORTAGE«20 minutes» a recueilli dimanche matin les réactions des Orléanaises et Orléanais après la victoire de leur Miss samedi soir...
Alice Coffin

Alice Coffin

«On est à fiers, elle est de chez nous!». Dimanche matin, l’animatrice radio de France Bleu Orléans donne le ton sur les ondes. Miss Orléanais a été désignée la nuit même Miss France 2014, et dans les rues de la ville, l’heure est à la célébration. Parfois. Parmi la vingtaine de personnes interrogée par 20 minutes, une bonne moitié déclare, au choix, «ça m’est complètement indifférent » ou moins poliment, «alors là je m’en fous ». Mais chez d’autres la fibre régionale vibre.
En centre-ville, devant les Galeries Lafayette, juste avant l’ouverture exceptionnelle d’un dimanche de décembre, Pascale, en blouse et balai à la main, débarque le poing levé devant ses collègues. «On a gagné, on a gagné! Depuis 1964, ça ne nous était pas arrivé!» Vérification faite, cette information semble inexacte (en 1964, en guise de Miss France, on avait Miss Vendée…). Une certitude, en revanche, Pascale sera «au Zénith l’année prochaine. Je vais tout de suite commander ma place». Comme à l’Eurovision, la région victorieuse organise, en effet, le concours l’année d’après.

«On est fières comme de savoir que Marion Cotillard est d’ici»

Même satisfaction locale dans une boulangerie à proximité. Chez Bazille, où l’on affiche un « Meilleur Croissant du Loiret 2008, 2010, 2012», c’est fête. «Je suis très contente, c’est une fierté, on va parler de nous. C’est la même joie que de savoir que Marion Cotillard est d’ici». Vérification, toujours, l’actrice a, c’est vrai, fait ses études au lycée Voltaire. Un peu plus loin, Xavier, 66 ans, a appris la nouvelle ce matin et estime que «ça fait plaisir parce que si j’ai bien compris en plus elle est de toutes les couleurs, donc ça fait honneur à la diversité».

«Monsieur le maire va pouvoir faire construire son Arena!»

La plus heureuse des Orléanaises interrogée est une jeune fille de 11 ans. Sarata a regardé toute l’émission et appelé ses copines dès la décision finale. «J’ai crié, j’ai téléphoné à tout le monde. Elles aussi elles étaient super contentes. On s’est dit : elle a fait tout son possible pour gagner, nous aussi on doit faire pareil». Sarata et ses amies ne sont pas inscrites à des concours de mini-miss, désormais interdits mais sont membres de l’équipe des benjamines de basket d’Orléans. Et pour elle, des femmes qui défilent en maillots de bain, et des filles qui pratiquent du sport en compétition «c’est la même chose, c’est pour Orléans!».

Au marché couvert des Halles, les commerçants et commerçantes sont aussi plutôt contents. «Cela a toujours un gros impact sur les régions», explique l’une d’elle, et puis, ajoute-t-elle ironique «Avec ça, vu qu’on va accueillir l’an prochain, il va peut être pouvoir la faire construire son Arena, Monsieur Grouard ». L’Arena est un projet très controversé et désormais stoppé de grande salle de 10000 Places lancé par l’actuel maire UMP, candidat à sa succession, Serge Grouard.

«Quelle promotion lamentable pour la région !»

On trouve aussi quelques Orléanais plus sceptiques, qui estiment que c’est «une promotion lamentable pour la région», ou comme Didier, que « Miss France c’est le niveau zéro de tout, de la merde, du spectacle poudre aux yeux pour les Français». D’autres analysent cette victoire grâce à quelques souvenirs d’études de littérature comparée. Cindy, qui s’est depuis reconvertie dans la restauration, passe ainsi Orléans au crible de la sémiologie. «Orléans, ça ne fait pas glamour. C’est pour cela que c’est beaucoup plus souvent des Miss Provence ou Miss Bretagne qui gagnent. Ce sont des régions beaucoup plus typiques, plus identifiables, à l’épreuve des costumes ça se voyait bien. Heureusement, la candidate de la région était très jolie». Elle est d’ailleurs très attendue par Bryan, 17 ans, qui travaille chez Monceau Fleurs ce dimanche : «pour la ville, il faut qu’elle passe, qu’il y ait des reportages ici sur elle, qu’elle nous représente». C’est bien parti, Flora Coquerel (Miss France) a déclaré lors d’une de ses premières interviews «je suis une fille simple». Sur la place de la Cathédrale, à Orléans, l’héroïne de la ville, Jeanne d’Arc, loin d’être célébrée en des mots louant son courage et ses qualités de combattante, est elle aussi, c’est gravé dans la pierre, désignée d’un «Elle était bonne, simple et douce fille».