Paris en 2050: Huit tours vertes qu'on habitera peut-être un jour
Diaporama•La rédaction de 20 Minutes
A la demande de la ville, l'architecte Vincent Callebaut et le cabinet d'ingénieurs Setec bâtiment ont travaillé pendant quatre mois l'été dernier pour imaginer des immeubles de grande hauteur capables de répondre aux contraintes de Paris en 2050. Leur étude, Paris Smart City 2050, a accouché de huit prototypes de tours à des endroits stratégiques de la capitale.Pure utopie ou projet visionnaire? Nous vous laissons juger dans ce tour d'horizon...
A la demande de la ville, l'architecte Vincent Callebaut et le cabinet d'ingénieurs Setec bâtiment ont travaillé pendant quatre mois l'été dernier pour imaginer des immeubles de grande hauteur capables de répondre aux contraintes de Paris en 2050. Leur étude, Paris Smart City 2050, a accouché de huit prototypes de tours à des endroits stratégiques de la capitale.Pure utopie ou projet visionnaire? Nous vous laissons juger dans ce tour d'horizon...
Des «Mountains rivers» sur les toits de la rue Rivoli
C'est peut-être le prototype le plus emblématique de Paris Smart City 2050. «Tout simplement parce qu'on opère là dans une artère historique de Paris», indique Vincent Callebaut. A savoir la rue Rivoli qui rue s’étend droite comme un i du Ier au IVe arrondissements sur trois kilomètres. propose alors de densifier et de renaturaliser cette rue, en accolant sur les toits des immeubles ses «mountain towers». Autrement dit, des tours tout en hauteur, à énergies positives et qui permettraient de multiplier par trois l’offre de logements dans cette rue. Les bâtiments pourraient alors atteindre les 120 mètres de haut
Des ponts habités enjambant la Seine
Le projet «Bridge Towers» propose la
construction de deux ponts paysagers aux portes fluviales de Paris. L’un
reliera les XVe et XVIe arrondissements, l’autre les XIIe
et XIIIe arrondissements. Ces deux ponts aux silhouettes de méduses
seront équipés d’éoliennes et d’hydroliennes utilisant l’énergie cinétique de
la Seine.
La tour Montparnasse en Central Park vertical
Pas question de détruire la tour Montparnasse pour Vincent Callebaut. L'architecte veut faire de la tour la plus détestée des Parisiens un Central Park vertical aux biofaçades d’algues vertes. Dans le prolongement des Jardins du Luxembourg, il s'agirait d'un parc public étagé. Le public pourra y accéder le long d’une promenade en colimaçon. Cette tour Montparnasse pourrait aussi être entourée d’une façade de bioréacteurs d’algues vertes qui serait source d’énergie pour le bâtiment.
Des tours mangrove à la gare du Nord
Vincent Callebaut verrait très bien ce projet gare du Nord pour commencer. Ces tours mangrove, inspirées des palétuviers des marais maritimes, seront implantées directement sur les quais de la gare et elles seront ramifiées entre elles comme un écosystème. Ces tours accueilleront des bureaux, des hôtels et des logements voués à une clientèle internationale et nomade. Ces tours végétales produiraient leur électricité grâce à des quais tapissés de capteurs piézoélectriques générant de l’énergie sous les pas des centaines de milliers de voyageurs quotidiens.
Des ruches de maisons sur le toit des HBM?
Vincent Callebaut a aussi un projet pour les fameux HBM, les habitations bon marché, ces bâtiments de six étages en brique orange qu’on trouve fréquemment entre le périphérique et les boulevards des Maréchaux. L'étude prévoit de doubler la hauteur de ces HBM en greffant sur les toits des «Honey Comb Towers». Autrement dit, des maisons individuelles en forme d’alcôves hexagonales imbriquées les unes aux autres. Avec là encore, des potagers et des vergers suspendus dont pourront profiter les habitants. Les toitures seront recouvertes de panneaux solaires thermiques et photovoltaïques tandis qu’un réseau géothermique innervera chaque maison.
La petite ceinture transformée en corridor écologique
Vincent Callebaud a aussi un projet pour la petite ceinture, cette ancienne voie de chemin de fer qui reliait autrefois les gares de Paris entre elles. Désertée aujourd’hui par les Parisiens, la ligne offre un joli espace à revaloriser, long de 32km. L’architecte franco-belge propose d’en faire un corridor écologique où la végétation reprendrait ses droits sur le béton. Friche, boisement, prairie, potagers communautaires et chemins de promenade sont envisagés tout en gardant le patrimoine ferroviaire de cette ceinture. Le tout sera ponctué d’«antismog towers», des tours de logements en forme de cyclone. Là encore à énergie positive, elles auraient aussi la particularité d'être dépolluantes «grâce à leur structure photocatalytique en dioxyde de carbone».
Des fermes verticales porte d’Aubervilliers
Le huitième et dernier axe d’étude de Vincent Callebaut pourrait voir le jour Porte d’Aubervilliers dans le XIXe arrondissement. Là, l’ambition serait de mettre la campagne aux portes de Paris en érigeant trois « farmscrapers towers ». Il s’agirait de tours mêlant, dans les étages, des logements et des champs agricoles cultivés par leurs propres habitants.
Des tours maraîchères dans le XIIIe arrondissement
Le projet «Bamboo Nest towers» s’est lui penché sur les treize tours
du quartier Masséna, dans le XIIIe arrondissement. L’idée serait
d’entourer ses tours d’un exosquelette en bambou tressé capable de porter des
balcons potagers individuels et des vergers communautaires. Les habitants
de ces 13 tours seraient alors les cultivateurs de leur propre alimentation
biologique. Les tours seront elles aussi à énergie positive.
L’électricité sera générée par des éoliennes axiales implantées sur les toits
mais aussi par une centrale thermodynamique à concentration.