Alexandre, aspirant président
Politique Ce restaurateur francilien de 26 ans veut se présenter à l'élection présidentielle de 2012Hélène Colau
«Couilles molles s'abstenir. » Voilà, d'après le principal intéressé, l'état d'esprit dans lequel Alexandre Callet lance sa candidature à la présidentielle de 2012. Ce jeune homme de 26 ans, restaurateur à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), ne fait pas dans la langue de bois. Peut-être parce qu'il est novice en politique et ne se reconnaît pas dans ces dirigeants « qui n'ont jamais travaillé ». Lui est entré dans la vie professionnelle à 18 ans, après avoir grandi à Stains (Seine-Saint-Denis) auprès de parents réfugiés roumains. « Ma conscience politique est née en arrivant à Rueil, se souvient-il. A côté de ma cité, c'était Beverly Hills. »
Formules lapidaires
Ni droite, ni gauche, Alexandre Callet se situe « à l'extrême centre. Pour la diversité, la libre entreprise et l'éthique ». Et contre pas mal de choses aussi. Le candidat a la dent dure et le sens de la formule. La dette publique ? « L'Etat français est le pire gestionnaire de l'histoire du monde. » Les 35 heures ? « La réforme la plus bête depuis l'invention du feu. » Il propose un programme radical : 80 000 postes de fonctionnaire en moins chaque année, la suppression du Sénat (« pour ça il faudrait une VIe République, mais c'est faisable »), le retour aux 39 heures… Ne craint-il pas d'être impopulaire ? « Je veux bien qu'on me haïsse tant qu'on me respecte. » Il propose aussi des mesures plus sociales, comme la construction de 300 000 logements sociaux par an pendant cinq ans ou une taxe bancaire permettant de financer le lancement des entreprises. Le jeune homme y croit : il a déjà obtenu 40 signatures d'élus et ne doute pas de sa capacité à en collecter 460 autres. Il pense même pouvoir être élu. « Je vais avoir le monopole de la classe populaire et moyenne, assure-t-il. Je m'entraîne aussi à marcher sur l'eau, pour plaire aux Catholiques. » S'il est élu, Alexandre Callet promet de baisser la rémunération du président de la République à 1 800 €. « Mon salaire actuel », sourit-il.