Cinéaqua est une plongée au coeur des eaux françaises, qui emmène le visiteur progressivement à dix-neuf mètres sous terre. « Grâce à ses îles, la France possède la deuxième zone d'exclusivité économique [territoire maritime au large de chaque côte] au monde derrière les Etats-Unis », explique Pascal Coutand, le biologiste en charge de l'aquarium. La visite débute par les eaux de la Seine, puis s'enroule autour du grand bassin (9,60 mètres de hauteur, 2 400 mètres cubes d'eau), qui abritera, notamment, une trentaine de requins. Elle s'achève par la traversée d'un tunnel entièrement transparent. « C'est un aquarium de l'ampleur de Nausicaa à Boulogne-sur-Mer ou de celui de La Rochelle, poursuit Pascal Coutand. Mais avec des contraintes supplémentaires : faire de l'eau de mer en plein Paris, c'est plus compliqué que sur le littoral. On est obligé d'importer du sel de la mer Rouge, et d'introduire dans les bassins des “pierres vivantes”, chargées en bactéries. » Entre 12 000 et 15 000 espèces seront présentées. « On a privilégié les espèces nées en captivité », précise encore le biologiste.

Fermé depuis 1985 pour raisons de sécurité, l'aquarium du Trocadéro avait été inauguré en 1878 pour l'Exposition universelle. Bien que la principale contrainte a été de reconstruire cet aquarium en sous-sol en tenant compte des nouvelles normes de sécurité, il fallait aussi respecter un cahier des charges très précis concernant l'extérieur. Comme reconstituer les jardins, la fontaine et les quatre kiosques à l'identique de ce qui avait été créé en 1878.

Cinéaqua se veut un concept novateur, qui proposera aussi un restaurant de sushis ainsi que des studios d'enregistrement – pour la télévision ou le cinéma – et de création de dessins. M. B.