Bientôt la fin des camions-poubelles
environnement Plusieurs villes franciliennes vont passer à la collecte pneumatique des déchetsà Barcelone, Hélène Colau
Une ville sans poubelles à sortir ni camions-bennes qui bloquent les rues. C'est possible grace à la collecte pneumatique des déchets, un système qui se développe dans quelques pays, dont la Suède et l'Espagne. L'Ile-de-France commence tout juste à s'y intéresser : une centrale pneumatique est en construction à Romainville (Seine-Saint-Denis). Plusieurs appels d'offres sont aussi lancés pour Vitry (Val-de-Marne), les Batignolles (17e) et Issy (Hauts-de-Seine).
Un poulpe aspirant sous la ville
Barcelone a commencé à s'équiper dans les années 1990. Aujourd'hui, six quartiers utilisent la collecte pneumatique. « C'est comme un poulpe qui aspire les déchets loin de la ville », explique Rodrigo Verbal, de chez Ros Roca, partenaire espagnol de Suez Environnement. Comprenez : les poubelles sont placées dans des bornes, puis aspirées à 70 km/h par un système de canalisations jusqu'à une centrale, où les ordures sont compactées avant d'être envoyées vers un centre de traitement classique. Une centrale, qu'on peut envisager en sous-sol dans les zones urbaines denses, couvre un rayon de 2 km.
Pour que le pneumatique soit intéressant, une densité de 6 000 à 8 000 habitants au mètre carré est nécessaire. Paris, avec ses 10 000 habitants au mètre carré, pourrait s'y prêter. Mais à Barcelone, ce sont surtout des quartiers neufs ou qui ont connu une importante réhabilitation qui sont équipés en pneumatique. « Il faut casser les trottoirs pour faire passer les tuyaux, explique Rodrigo Verbal. Cependant, on pourrait profiter des travaux de construction d'un tramway, par exemple, pour les installer. » Alors, demain, le Paris historique au pneumatique ? « Ce n'est pas évident, mais la Ville envisage de fermer son réseau d'eau non potable. On pourrait faire passer nos tuyaux dans ces canalisations… »