C'est entre le tarmac de l'aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis) et les fusées du Musée de l'air que s'est installé le nouvel abattoir mobile de La Courneuve. Le seul et le premier depuis six ans, dans ce département qui regroupe le plus grand nombre de musulmans de la région (450.000). Près de mille moutons seront abattus dans ce parc de 25 hectares, à l'occasion de la fête de l'Aïd-el-Kébir, qui débute ce mardi.

«Il fallait montrer que c'était possible de tenir compte ici des principes de la laïcité, ainsi que des règles d'hygiène et de sécurité», a expliqué lundi Claude ­Bartolone, le président PS du Conseil général. Concrètement, 35 bêtes seront égorgées toutes les heures par un «sacrificateur» agréé. Chaque fidèle aura, quelques jours auparavant, choisi son ovin.

Entre 200 et 280 euros le mouton

«Nous continuerons d'assurer des contrôles», assure Christian Lambert, le préfet du département. La convention signée avec les collectivités locales prévoit que cet abattoir temporaire se renouvelle pendant 5 ans. «On espère cette année amortir l'achat des installations démontables», fait savoir Mohammed Medjahed, 23 ans, salarié de l'entreprise familiale basée dans l'Oise.

Le mouton est vendu entre 200 et 280 euros. «Ce n'est pas accessible à tout le monde. Surtout ici dans le 93», regrette Mohammed, 47 ans, un habitant du Bourget. Il assure connaître au moins «deux personnes» qui iront acheter leur viande dans un abattoir clandestin, pratique qui peut se révéler dangereuse. Samedi, à Montreuil, deux hommes qui découpaient et vendaient de la viande de mouton dans une fourgonnette ont été arrêtés. Certains morceaux de viande se sont révélés avariés.

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