Paris: une manifestation de Chinois se termine par des échauffourées
FAIT-DIVERS•Ils protestaient contre des violences à leur égard...20 Minutes avec AFP
Des milliers de Chinois ont défilé dimanche dans le quartier de Belleville à Paris pour protester contre les violences dont ils se disent la cible, mais la manifestation s'est terminée par des échauffourées et des incidents qui ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre.
Environ 8.500 personnes, selon la police, ont pris part à cette marche organisée par un collectif d'associations franco-chinoises entre la rue de Belleville et la place du Colonel-Fabien, dans un quartier métamorphosé ces dix dernières années par un nouvel afflux d'immigrés asiatiques.
Les incidents provoqués par le vol du sac d'une manifestante?
Alors que la manifestation s'était en partie dispersée vers 16h30, des échauffourées ont éclaté une heure plus tard «entre une cinquantaine de jeunes internes à la manifestation et une dizaine de jeunes extérieurs au cortège», suite à quoi trois individus ont été interpellés, selon une source policière.
Selon des témoignages recueillis par l'AFP sur place, les incidents auraient été provoqués par le vol du sac d'une manifestante. Intervenus une première fois, gendarmes mobiles et policiers ont essuyé des jets de projectiles, auxquels ils ont répondu par des gaz lacrymogènes.
Le calme est revenu vers 22h
Après le départ des forces de l'ordre, des petits groupes de manifestants ont pris à partie des automobilistes et des cyclistes et ont déplacé des voitures garées afin de bloquer la circulation, ce qui a entraîné une nouvelle intervention des gendarmes mobiles. Peu après 22h, le calme était revenu.
La manifestation de l'après-midi a été la plus grande de cette communauté jamais organisée en France, selon le collectif à son origine. «Nous nous sommes décidés à descendre dans la rue après une agression lors d'un banquet de mariage à Belleville au début du mois», a déclaré Huong Tan, un porte-parole, inquiet que la situation ne dégénère «si les autorités ne réagissent pas».
«Si le problème persiste, nous serons encore plus nombreux»
Depuis plusieurs mois, selon le collectif, les agressions et les vols violents visant les Asiatiques se multiplient dans l'est parisien. «Les agresseurs sont souvent des groupes de jeunes qui habitent ici», affirme Huong Tan, qui réfute l'existence de problèmes de racisme.
Le maire du XXe arrondissement, Frédérique Calandra, a incité la communauté à mieux s'organiser, pour que «nous ayons des interlocuteurs», a-t-elle lancé. Le collectif réclame en échange «des actions concertées et coordonnées» entre le préfet de police et les maires, afin «de renforcer les dispositifs de sécurité et de prévention». «Si le problème persiste, nous serons encore plus nombreux», a prévenu Chan Sing Mo, son président.