PrécaritéSelon la préfecture, les migrants qui occupent la Gaîté Lyrique sont majeurs

Gaîté Lyrique : Ce que l’on sait sur l’occupation des lieux par des migrants sans-abri

PrécaritéSelon la préfecture, l’occupation de la salle de spectacle du 3e arrondissement de Paris par des migrants « reconnus » comme majeurs est « illicite »
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

Les 250 personnes qui occupent depuis le 10 décembre la Gaîté Lyrique, dans le 3e arrondissement de Paris, sont bel et bien majeures, assure la préfecture de la région Île-de-France. L’autorité précise que leur majorité a été confirmée par l’association France Terre d’Asile, mandatée par la ville de Paris. Selon la préfecture, il s’agit ainsi d’une « occupation illicite » d’un bâtiment par des migrants « reconnus » comme majeurs.

Cependant, plusieurs jeunes concernés ont contesté cette affirmation en faisant appel auprès du juge des enfants affirment nos confrères de BFM TV. La ville précise que, la procédure d’appel n’étant pas suspensive, ils sont considérés comme majeurs aux yeux de la loi en attendant le verdict.

Des hébergements difficiles à trouver

Les membres de ce groupe, principalement des jeunes du Collectif des jeunes du parc de Belleville, dépendent de l’État pour leur hébergement d’urgence.

Ainsi, un hébergement dans le lycée Brassaï (15e arrondissement) avait été envisagé, mais la préfecture rappelle que le site est toujours affecté à l’enseignement et que des travaux y sont en cours pour répondre aux besoins scolaires.

Récemment, la région avait pourtant mis à disposition d’autres lycées, comme Valadon et Charles-de-Gaulle en décembre 2023, pour héberger des sans-abri durant la trêve hivernale. D’autres sites comme le lycée Théophile-Gautier devraient accueillir des familles sans-abri, tandis que d’autres établissements sont désormais désaffectés.

La Gaîté Lyrique contrainte de suspendre ses activités

La situation est loin d’être résolue. Le 17 décembre, la Gaîté Lyrique a fermé ses portes et suspendu toutes ses activités, en raison de l’occupation de ses locaux. Une suspension qui coûte très cher à l’établissement.

L’établissement a exprimé son « regret » face à « l’urgence » de la situation et a dénoncé l'« inaction » des autorités, tant municipales que préfectorales. « Les autorités ne dialoguent pas et la situation met en danger les personnes hébergées comme les équipes », a indiqué la direction du lieu culturel, précisant que « la Gaîté Lyrique n’est pas équipée pour offrir une solution d’hébergement digne ».

« Rejeter ces jeunes à la rue serait irresponsable et dangereux »

Pourtant, la préfecture reste inflexible : « Les responsables de la Gaîté Lyrique peuvent saisir les autorités judiciaires et de police si nécessaire », a précisé l’institution. Mais du côté de la Gaîté Lyrique, on refuse cette option. « Rejeter ces jeunes à la rue, en pleine période hivernale, serait irresponsable et dangereux », a répété la direction, appelant à une « solution d’urgence » de la part de la ville de Paris et de l’État.

Le 18 décembre, la Gaîté Lyrique a publié une tribune dans Libération pour demander à la mairie de Paris de prendre en charge « en urgence » le relogement de ces 250 jeunes. Une demande pressante alors que les températures avoisinent désormais les 0°C.