Paris : Occupée par des migrants, la Gaîté Lyrique ferme ses portes « jusqu’à nouvel ordre »
Précarité•Si la direction de la salle de spectacle parisienne légitime l’action des mineurs isolés, elle annonce déjà « plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes directes » en raison de l’annulation d’évènements20 Minutes avec AFP
Une situation sensible. Ce mardi, la Gaîté Lyrique, lieu culturel de la Ville de Paris, a annoncé sa fermeture au public, et ce « jusqu’à nouvel ordre ». Depuis une semaine, 250 migrants mineurs isolés occupent la salle de spectacle dans l’attente d’une solution d’hébergement.
Si le communiqué de la salle souligne le « caractère subi et soudain de cette occupation » démarrée le 10 décembre, il rappelle également « le caractère légitime de la revendication du collectif visant à obtenir un toit pour ces 250 personnes » tout en dénonçant « l’inaction » des services de la Ville de Paris et ceux de l’Etat.
David Robert, porte-parole de la Gaîté Lyrique, s’était déjà montré compréhensif envers le mouvement d’occupation, mené par des « jeunes super respectueux » réunis autour du Collectif des Jeunes de Belleville. Dans le communiqué transmis mardi, la communication de la salle assure qu’il « est impensable, au risque de les mettre en danger, de rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0° ».
La Gaîté Lyrique en appelle à la Ville de Paris
Mais David Robert détaillait aussi « plusieurs centaines de milliers d’euros de pertes directes » en raison de l’annulation d’évènements privés et publics depuis le début de l’occupation. La Gaîté Lyrique demande donc à la Ville de Paris « de trouver sans délai une solution de relogement pour ces 250 jeunes, et ce quelle que soit la position de l’Etat », qui est compétente en matière d'hébergement d’urgence. « Nous ne disposons pas de locaux vides que nous pourrions utiliser du jour au lendemain », avait fait valoir lundi auprès de l’AFP le premier adjoint à la maire de Paris, Patrick Bloche.
« Il s’agit d’une occupation illicite d’un bâtiment par des migrants reconnus majeurs par les services sociaux de la Ville de Paris », avait pour sa part souligné à l’AFP la préfecture de la région Île-de-France.