Big brotherLaurent Nuñez souhaite prolonger la vidéosurveillance sous IA

Vidéosurveillance sous IA : Expérimenté pendant les JO, le dispositif algorithmique pourrait perdurer à Paris

Big brotherEntendu par la commission des lois de l’Assemblée nationale, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’est dit « favorable » à la prolongation de l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique
La vidéosurveillance algorithmique, expérimentée pendant les JO de Paris 2024 pourrait être prolongée à Paris. (Illustration)
La vidéosurveillance algorithmique, expérimentée pendant les JO de Paris 2024 pourrait être prolongée à Paris. (Illustration) - F. Scheiber/20 MINUTES/SIPA
Romarik Le Dourneuf

R.L.D.

Comme souvent en matière de sécurité, les mesures temporaires finissent par s’éterniser. Testée « à titre expérimental » pendant les JO de Paris 2024, la vidéosurveillance algorithmique pourrait prolonger son séjour dans la capitale.

En effet, lors d’une audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale le mercredi 25 septembre, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, s’est dit « très favorable » à une prolongation de son utilisation rapportent nos confrères du Monde : « Nous présenterons le bilan au comité d’évaluation et au gouvernement. A titre personnel, et c’est la proposition que nous allons pousser. »

Aucune reconnaissance faciale officiellement

Selon l’ancien secrétaire d’Etat au ministre de l’Intérieur, le bilan de cette intelligence artificielle capable d’analyser les images, s’est avéré « positif » pendant les grands événements de l’été qu’ont représenté les Jeux olympiques et paralympiques. Mais le préfet de police a tout de même précisé que « c’est le gouvernement qui proposera ou pas la reconduction de ce dispositif. Je ne peux pas m’engager plus que cela ».

Autorisée par une très controversée « loi JO », adoptée en mai 2023, notamment au sujet du respect des libertés individuelles, l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique avait été limitée à la détection de comportements ou événements prédéfinis comme « anormaux » (objets abandonnés, chutes, mouvements de foule, etc.), excluant officiellement toute reconnaissance faciale. Mais l’expérimentation avait été étendue jusqu’au 31 mars 2025.

Utiliser « un moment exceptionnel » pour « rendre une technologie acceptable »

Pendant les JO, cette vidéosurveillance sous IA a été utilisée sur « une dizaine de sites », selon Laurent Nuñez. Une technologie également testée par la RATP et la SNCF.

Mais comme la cite le quotidien du soir, l’association de défense des libertés numériques, la Quadrature du Net avait exprimé sa crainte de voir les autorités utiliser « un moment exceptionnel » comme les JO « pour rendre une technologie acceptable ». Une technologie et un dispositif qui peuvent donner lieu à des dérives sécuritaires.