Île-de-France : Enrobés phoniques, radars sonores… La région présente un plan « anti-bruit »
CHUT•Les transports, à l’origine de la moitié des nuisances sonores, sont particulièrement visésR.L.D.
C’est une des nuisances qui touche le plus les Franciliens. Pour lutter contre la pollution sonore, la région Ile-de-France a annoncé ce mardi un « plan anti-bruit » de 100 millions d’euros pour la réduire, d’ici à 2030.
Au total, Valérie Pécresse, la présidente du Conseil régional, a présenté 23 mesures visant à diminuer de 30 % l’exposition à la pollution sonore, surtout liée au bruit routier, notamment le périphérique parisien, et protéger les 500.000 Franciliens qui en souffrent le plus.
Les transports particulièrement visés
Selon l’enquête réalisée auprès de 3.000 Franciliens, les bruits les plus gênants sont liés à 48 % aux transports, dont 32 % au trafic routier, 8 % au trafic aérien et 3 % au trafic ferroviaire, a détaillé la présidente de la région au cours d’une conférence de presse.
Le plan régional concentrera ses efforts sur les 100 principaux « points noirs » identifiés dans tous les départements franciliens, plus particulièrement les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis.
Diviser par cinq les nuisances sonores
L’objectif avoué est de « diviser par cinq les nuisances sonores » pour les riverains des 150 kilomètres de routes les plus bruyantes notamment en encourageant la pose de murs anti-bruit et d’enrobés phoniques sur les chaussées.
Valérie Pécresse voit dans ces nouveaux enrobés phoniques la solution contre le bruit lié au périphérique parisien, contrairement à Anne Hidalgo qui préfère abaisser la vitesse maximale à 50 km/h sur le périphérique à partir du 1er octobre. Interrogé à ce sujet la semaine dernière Patrick Bloche, premier adjoint de la maire de Paris répétait que les enrobés sont une solution jugée peu efficace et trop coûteuse puisqu’ils nécessitent un remplacement tous les dix ans.
Des radars sonores contre les deux-roues
En sus, la région annonce un partenariat entre Bruitparif, l’observatoire du bruit en Île-de-France, et l’entreprise Renault pour « cartographier l’état acoustique réel des routes de Paris, de son périphérique et de la région Île-de-France » grâce à trente véhicules équipés d’instruments spécifiques.
Les deux-roues sont aussi particulièrement visés par ce plan régional, et notamment ceux qui sont équipés de pots d’échappement qui ne respectent pas les normes en vigueur. Aussi, la région prévoit de déployer cent radars sonores, déjà testés dans la ville de Paris, pour verbaliser les contrevenants et participer au financement de ces appareils par les communes concernées.
L’opposition régionale « déçue »
Côté transports ferroviaires, aussi à l’origine de nombreuses nuisances sonores, la région prévoit de doubler ses investissements (isolation de façades, écrans anti-bruit, système de réduction du bruit au freinage pour les trains, etc.) pour atteindre une somme de 30 millions d’euros dans le cadre du nouveau contrat Etat-Région.
« On est très déçus par ce plan dont la répartition de l’enveloppe financière n’est pas claire. La région se focalise sur le périphérique, elle continue à mettre beaucoup d’argent sur les routes et au final, ne fait rien pour réduire la place de la voiture », a indiqué à l’AFP Kader Chibane, président du groupe écologiste au Conseil régional, où le plan sera soumis au vote jeudi.