AUTOMOBILELe ministre des Transports « pas convaincu » par le périphérique à 50 km/h

Périphérique à 50 km/h : « Pas convaincu », le nouveau ministre des Transports espère échanger avec Anne Hidalgo

AUTOMOBILEFrançois Durovray, nouveau ministre des Transports, et ancien président de l’Essonne, estime que la décision d’abaisser la vitesse sur le périphérique parisien ne peut pas être prise uniquement par la maire de Paris
Francois Durovray, nouveau ministre des Transports du gouvernement Barnier.
Francois Durovray, nouveau ministre des Transports du gouvernement Barnier.  - N.MESSYASZ/SIPA
Romarik Le Dourneuf

R.L.D. avec AFP

Et si Netflix, Amazon ou Disney en faisait une série ? Depuis l’annonce de la maire de Paris, Anne Hidalgo, d’abaisser la vitesse maximale autorisée sur le périphérique de 70 km/h à 50 km/h, il serait presque possible de faire un épisode hebdomadaire sur le sujet.

Celui de cette semaine pourrait être titré « Pas convaincu ». Car c’est la réaction du tout nouveau ministre délégué aux Transports, François Durovray, ce lundi au sujet de la mesure qui doit prendre effet à partir du 1er octobre prochain.

« Le périphérique n’est pas uniquement l’infrastructure des Parisiens »

« Je pense que ce n’est pas une décision que la maire de Paris peut prendre seule », a dit le ministre, dans sa première interview au quotidien Le Parisien, reprenant l’argument de ses prédécesseurs, Patrice Vergriete et Clément Beaune, de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et de Laurent Nuñez, préfet de police de Paris.

« J’ai l’intention d’échanger avec la maire de Paris sur le sujet parce que le périphérique n’est pas uniquement l’infrastructure des Parisiens », a insisté l’ancien président du conseil départemental de l’Essonne, au sud de Paris, jusqu’à sa nomination samedi.

Anne Hidalgo souhaite faire passer la vitesse maximale de 70 km/h à 50 km/h sur cette autoroute urbaine de 35 km qui fait tout le tour de la capitale, pour réduire les nuisances sonores et la pollution de l’air comme le préconisait un rapport de la Mission d’information et d’évaluation en 2019. Une mesure destinée à protéger davantage les 500.000 habitants, de Paris et de la petite couronne, qui vivent le long du boulevard périphérique.

Le ministre privilégierait un nouvel enrobé… jugé peu efficace et coûteux par la Mairie de Paris

Elle assure être en mesure de prendre cette décision seule et n’a pas attendu l’avis de l’Etat, qui affirme avoir son mot à dire. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a elle aussi exprimé son désaccord quant à cette mesure, appelant à privilégier la pose d’enrobés sonores autour du périphérique pour limiter le bruit.

C’est un procédé « qui apporte des réponses très positives », a soutenu François Durovray, proche de Valérie Pécresse et qui siégeait au conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), le syndicat des transports franciliens. Un argument qui ne passe pas à la Mairie de Paris, comme nous l’a confirmé la semaine dernière Patrick Bloche, premier adjoint de la maire de Paris, qui voit dans les enrobés une « solution chère [ils doivent être changé tous les dix ans] et peu efficaces ».

Coup de frein également sur la voie réservée au covoiturage

« Il faut aussi, sans doute, travailler sur les questions d’offres de transport alternatives. Cela ne sert à rien de restreindre la circulation s’il n’y a pas d’alternatives », a poursuivi le ministre, suivant encore l’avis de Valérie Pécresse qui suggère d’attendre, au moins, la fin du développement du Grand Paris Express, prévue en 2030, pour en discuter.

Sur l’instauration d’une voie réservée au covoiturage, aux transports en commun et aux véhicules de secours sur le périphérique voulue par Anne Hidalgo, il a là aussi appelé à temporiser : « L’offre n’est pas tout à fait mature » pour le covoiturage dans la région, a-t-il assuré.

La question du périphérique parisien est un dossier qui est « tout en haut de la pile, compte tenu du calendrier », a-t-il ajouté.