Emmanuel Macron la voulait, Disney l’a fait : la trêve olympique. Quatre jours après la cérémonie d’ouverture des JO, touristes et visiteurs n’ont pas eu le courage d’avaler tous les arrêts du RER A pour rallier Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne) depuis Paris. Conséquence : Disneyland Paris sonne un peu creux depuis « quatre, cinq jours », selon les agents de la sécurité préposés à la fouille des sacs à l’entrée.

A peine lâché dans le parc d’attractions le plus fréquenté d’Europe, direction le Space Moutain pour en avoir le cœur net. L’écran affiche cinq minutes d’attente pour les personnes seules, à peine plus pour les groupes.

Très peu d’attente au Space Moutain

« On est choqués, on a déjà fait le train de la Mine, le manège fantôme. D’habitude, c’est 45 minutes ou une heure d’attente, s’exclament Jailys et Laura, venue fêter l’enterrement de vie de jeune fille de leur amie Liliane. On pensait que ça allait être plein, mais on a déjà fait plein d’attractions en une matinée. C’est forcément plus agréable. »

Quelques dizaines de mètres plus loin, à la sortie de l’attraction phare, Léana kiffe, avec sa nièce Rinette et son cousin Raymond : « on vient d’arriver et on a attendu que dix minutes pour le Space Moutain. On va aller faire un tour du parc et on le refera avant de partir, c’est top. »

Cette Francilienne n’est pas surprise par l’affluence réduite : avant de venir, elle avait vu « sur TikTok » que c’était calme. Et ce n’est pas la seule. Avec ses oreilles de Mickey et son grand sourire, Laura arpente les allées avec son compagnon Pierre et Loup, leur garçon de deux ans et demi. Elle aussi avait flairé le bon plan : « on a pris nos billets hier soir après avoir vu sur TikTok que le parc était vide. Les temps d’attente habituels, ça peut être long pour notre petit. » Pour eux trois, cap sur la maison de Poupées. « On a déjà fait l’autre parc, alors qu’en temps normal, c’est quasi impossible », se réjouit Pierre.

« Ma nièce nous a dit : c’est le moment, faut y aller »

Non loin du Train de la Mine, Nathalie, 59 ans, cherche un coin d’ombre. Elle a laissé filer trois membres de sa famille faire l’attraction, et les attend à la sortie. « Ma nièce est une accro au parc. Elle a regardé les temps d’attente par attraction, et elle nous a dit : c’est le moment, faut y aller, il y a personne. Donc on a pris nos places, raconte-t-elle. Il y a peu de monde, est-ce que c’est dû à la chaleur, aux JO… Je ne sais pas mais c’est tout bénef pour nous. »

« Small World, Indiana Jones, Pirate des Caraïbes, manoir hanté… En principe, c’est une heure de queue, énumère Maéva, une habituée du parc, qui le fait découvrir pour la première fois à son copain Kosta. Là, on a pu tout faire rapidement, donc on va aller manger. »

Dans les allées, les visiteurs cherchent surtout à éviter le soleil plutôt que les files d’attente, denrée rare ce mardi. La température dépasse allègrement les 30 °C et Yonel tente de raisonner sa fille Milania, trop petite de taille pour le Space Moutain.

« La parade, normalement, c’est noir de monde »

Ce Français expatrié à Miami emmène sa petite pour la première fois à Disneyland Paris, après lui avoir fait goûter les manèges du parc d’Orlando : « on est aussi venus pour les JO, notamment pour la cérémonie d’ouverture et Léon Marchand. Aujourd’hui, il n’y a pas de queue donc on profite. » Titulaires d’un pass annuel, Benjamin et Mélinda n’ont aussi jamais vu ça en été. « La parade, normalement c’est noir de monde. Là, on est dix minutes avant et c’est calme », décrit Benjamin en pointant du doigt au loin les salariés qui font place nette pour le défilé de Mickey.

« Pour 80 % des attractions, on a attendu moins de quinze minutes. C’était une grosse surprise et un vrai plaisir pour les enfants par rapport à notre dernière visite en mai », a lui commenté Jérémy, venu dimanche en famille.

Mardi, dans l’après-midi, près de 30 attractions affichaient un temps d’attente inférieur à trente minutes sur l’application de Disney. Une bien bonne surprise, d’autant que le calendrier s’affiche en rouge (très forte affluence) pendant les deux mois d’été. Contactée, la communication du parc n’a pas voulu communiquer sur ces chiffres de fréquentation.