Paris : La tigresse Mévy, abattue en 2017, aura-t-elle bientôt une place à son nom ?
CONDITION ANIMALE•La tigresse, évadée d’un cirque, avait été abattue en 2017 par son dresseur
Romarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Le 24 novembre 2017, la tigresse Mévy, un an et demi, s’échappait du cirque Bormann dans le 15e arrondissement de Paris. Après quelques dizaines, elle était abattue par son dresseur.
- L’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) voit dans l’évasion de Mévy un « acte de résistance », une rébellion contre « l’emprisonnement de tous les animaux de cirque ».
- Elle a demandé à la mairie un lieu de mémoire pour l’animal. Mais la Ville, qui n’est pas contre, n’a pas encore donné suite.
Le lion de Belfort, emblème de la place Denfert-Rochereau, pourrait bientôt avoir un nouvel acolyte. Ou plutôt une acolyte. Le 24 novembre 2017, dans le 15e arrondissement de Paris, la tigresse Mévy, un an et demi, s’échappait du cirque Bormann. Après quelques dizaines de minutes de liberté, elle était abattue de plusieurs balles de calibre 12 par son dresseur.
Dangereux félin de 200 kg pour certains, la tigresse rousse rayée de noir est devenue pour d’autres un symbole de liberté et de résistance. « Cet événement tragique a eu un impact sur l’histoire de la ville de Paris », commente Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ).
« Un acte de résistance »
Car c’est un « acte de résistance » que l’association a vu dans l’évasion de Mévy. Une rébellion contre « l’emprisonnement de tous les animaux de cirque » qui doit être, aujourd’hui, mise en lumière. Ou gravée dans la roche pour la PAZ, qui demande un acte fort à la Mairie de Paris pour Mévy. Elle est revenue à la charge ces derniers jours concernant cette question.
Pour cela, l’association a proposé à la Mairie plusieurs solutions : Renommer la placette devant le pont de Garigliano, le chemin piéton qui longe la route rue Ravaud, ou simplement apposer une plaque à l’angle de la rue René-Ravaud et du boulevard Général-Martial-Valin.
Interdiction des animaux sauvages dans les cirques à Paris
« L’histoire de Mévy ne doit pas tomber dans l’oubli. Tous les animaux emprisonnés pour nous divertir résistent et tentent de s’évader », explique l’association, qui a lancé une pétition pour obtenir le lieu de mémoire. Elle compte à ce jour plus de 13.500 signatures.
Il faut dire que Mévy n’est sans doute pas pour rien dans l’initiative de la maire de Paris qui, en 2019, a annoncé ne plus délivrer d’autorisation d’installation aux cirques avec des animaux sauvages. En 2023, la municipalité a également décidé la fin des balades à poney dans les parcs municipaux d’ici à 2025.
La municipalité favorable
Ce lieu de mémoire pour Mévy, la PAZ a bon espoir de le voir apparaître un jour. En mai 2023, les élus Laurence Patrice, adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la mémoire, et Christophe Najdovski, chargé de la condition animale, s’étaient déclarés favorables à un lieu d’hommage à la tigresse, sans donner suite depuis.
Ils avaient tout de même souligné la difficulté de trouver un lieu adapté en raison de « la raréfaction des lieux à dénommer ». Contactée par 20 Minutes, la municipalité a de nouveau confirmé cette semaine « étudier la possibilité d’apposer une plaque commémorative pour rendre hommage à la tigresse Mévy ».