Plusieurs centaines de militants d’ultradroite ont défilé à Paris

Paris : Plusieurs centaines de militants d’ultradroite ont défilé dans les rues de la capitale

MANIFESTATIONEncadré par un service d’ordre encagoulé et surveillé par d’importants effectifs des forces de l’ordre, le défilé s’est déroulé sans incident
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une manifestation qui suscite chaque année une polémique. Plusieurs centaines de militants d’ultradroite ont défilé samedi après-midi à Paris, sans incident, à l’appel du « Comité du 9-mai » pour commémorer la mort de l’un d’entre eux, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994.

La préfecture de police de Paris avait initialement interdit cette manifestation annuelle en arguant d’un risque de troubles à l’ordre public. Mais, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, estimant dans un jugement rendu samedi matin qu’elle portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester ».

Des drapeaux barrés de la croix celtique

Derrière une banderole « Sébastien présent » et au milieu de drapeaux barrés de la croix celtique, les militants (500 selon une source policière) ont marché de Port-Royal jusqu’à la rue des Chartreux, où ils se sont recueillis devant l’immeuble où Sébastien Deyzieu a fait une chute accidentelle mortelle lors d’une manifestation. Encadré par un service d’ordre encagoulé et surveillé par d’importants effectifs des forces de l’ordre, le défilé s’est déroulé sans incident.

A quelques centaines de mètres du point de départ du défilé de l’ultradroite, des militants antifascistes avaient déployé des stands et une buvette pour dénoncer leur rassemblement. « Aujourd’hui y a des néonazis qui manifestent à nouveau, année après année, dans les rues de la capitale », a déploré un porte-parole de l’organisation la Jeune garde antifasciste, Raphaël Arnault. « Nous on est là pour montrer nos positions, avec une alternative à leurs idées. »

Le tribunal administratif ne suit pas Darmanin

En 2023, le défilé du « Comité du 9-mai », qui n’avait pas été interdit, avait déclenché une vive polémique. Quelque 600 militants d’ultradroite, en majorité habillés de noir et le visage masqué, avaient défilé dans les rues de Paris en exhibant des drapeaux avec des croix celtiques et en scandant « Europe jeunesse révolution », le slogan du syndicat d’étudiants d’extrême droite Gud (Groupe union défense).

En réaction à la polémique, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d’interdire toutes les manifestations et réunions d’ultradroite. A Paris, le tribunal administratif a, depuis, suspendu plusieurs fois, au nom de la liberté de manifester, des arrêtés d’interdiction pris par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.