5 ans après l’incendie, Notre-Dame de Paris en 5 chiffres
Patrimoine•Le chantier de reconstruction de la cathédrale entraîne des chiffres titanesques dans son sillon
Romarik Le Dourneuf
Le 15 avril 2019, un incendie ravageait la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des images qui ont marqué et attristé le monde entier. Le 16 avril, le président de la République, Emmanuel Macron, promettait sa restauration et sa réouverture en cinq ans.
Nous y sommes. En 2024, la flèche du monument, effondrée, est remontée et la première messe est programmée au 8 décembre prochain. Pari en passe d’être tenu (la date de réouverture était prévue ce 15 avril 2024) par une opération de grande envergure qui a demandé des moyens impressionnants pour un monument qui n’en méritait pas moins. Résumé en quelques chiffres.
70.000 pièces pour l’échafaudage de la flèche
Elle était l’un des symboles de la cathédrale. La flèche de Notre-Dame de Paris conçue au XIXe siècle par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc a été reconstruite à l’identique. Chef-d’œuvre en bois de chêne massif recouvert d’une toiture en plomb et surmontée par la couronne, la croix et le coq, elle a nécessité l’installation d’un échafaudage de 70.000 pièces pour un poids de 600 tonnes.
À l’image de la démesure du chantier global, l’installation culminait à 100 mètres de hauteur et comprenait 48 niveaux étroitement imbriqués avec la charpente.
1.000 artisans et 250 entreprises
Le bon matériel ne suffit pas pour une telle œuvre qu’est la reconstruction de la cathédrale. Aussi plus d’un millier d’artisans, compagnons et artistes ont travaillé ou travaillent encore sur Notre-Dame de Paris. Tailleurs de pierre, charpentiers, recouvreurs, restaurateurs, compagnons, vitrailliste, etc. En moyenne, ils étaient tous les jours près de 500 à s’affairer sur l’église gothique. Un contingent qui représente près de 250 entreprises.
700 millions d’euros
Un tel chantier entraîne évidemment des coûts à sa mesure. Au total, il aura coûté près de 700 millions d’euros. Rien que les deux premières années dédiées à la sécurisation des lieux ont coûté 150 millions d’euros. Ensuite, les travaux de réfection et de rénovation sont facturés un peu moins de 550 millions d’euros selon Philippe Jost, qui a succédé au général Georgelin, décédé en 2023, à la tête du chantier.
Des frais couverts par les 846 millions d’euros de dons recueillis à travers le monde, dont environ 150 doivent servir à la restauration de parties extérieures de la cathédrale très érodées et touchées par différentes pathologies de la pierre avant l’incendie.
Six vitraux contemporains
Chance dans le malheur, les rosaces et les vitraux de la cathédrale n’ont pas été cassés ou endommagés par l’incendie de 2019. Toutefois, ils ont dû tous être nettoyés. En décembre 2023, le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’un concours pour intégrer six vitraux contemporains pour certaines chapelles côté Seine, mais pas avant 2026.
Au même titre que les vitraux, le grand orgue (le plus grand de France) a été épargné par le feu mais recouvert de poussière de plomb. Après nettoyage, ses 8.000 tuyaux ont été remontés un par un. Son harmonisation devrait durer six mois pour redonner sa « voix » à Notre-Dame.
2 sarcophages
Aussi dramatique fut-il, l’incendie de Notre-Dame de Paris a été une opportunité pour beaucoup de scientifiques. En effet, des fouilles ont été organisées après le sinistre et ce fut, pour les chercheurs, l’occasion d’explorer les entrailles de la cathédrale qui ont mis à jour des trésors. Spécialistes des matériaux, historiens de l’art, acousticiens, géologues, sociologues, près de 200 experts issus d’une cinquantaine de laboratoires s’en sont donnés à coeur-joie dans le monument. Au total, une trentaine d’articles de recherche ont été publiés dans un numéro spécial du Journal of cultural heritage.
Pour exemple, deux sarcophages dont les habitants ont même pu être en partie identifiés.
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