Les restos chinois trinquent pour les appartements raviolis
Chinatown déprime. Les restaurants asiatiques se vident de leur clientèle, et leurs responsables accusent l’émission « Envoyé spécial » (France 2) d’être à l’origine de cette défection. Dans une enquête, diffusée mi-septembre, un atelier clandestin de fa© 20 minutes
Chinatown déprime. Les restaurants asiatiques se vident de leur clientèle, et leurs responsables accusent l’émission « Envoyé spécial » (France 2) d’être à l’origine de cette défection. Dans une enquête, diffusée mi-septembre, un atelier clandestin de fabrication de raviolis, à l’hygiène déplorable, y était notamment filmé. Le 19 octobre, une descente de police dans un supermarché du 3e puis dans un entrepôt de Rosny-sous-Bois (93) enfonce le clou. Près de 23 tonnes de marchandises avariées, destinées à être commercialisées, y sont saisies. Sur la dalle des Olympiades (13e), l’Asia Palace n’échappe pas à cette défection. Le restaurant est pourtant « l’un des plus emblématiques » du quartier, se désole Serge Blisko. Le député-maire (PS) du 13e y déjeune ce midi, en soutien à la communauté asiatique. L’an passé, il avait fait de même lors de la crise du Sras. « Et je ne suis toujours pas mort », plaisante-t-il. Guy Hua, propriétaire de quatre établissements à Paris, lui, n’a pas trop le coeur à rire. Rue de Torcy (18e), son enseigne de traiteur chinois affiche une baisse de fréquentation de « 10 % ». « Certains collègues ont même perdu la moitié de leur clientèle du jour au lendemain », soupire Guy Hua. Le reportage, selon lui, montrait un « cas isolé », quoique bien « réel ». « Les services vétérinaires nous contrôlent constamment », martèle pourtant le patron, et « en trente ans, il n’y a jamais eu d’intoxication alimentaire ». Une « charte » de bonne conduite va donc être signée pour généraliser ces pratiques et une « association des restaurateurs de spécialités asiatiques » constituée. Histoire de « faire le ménage » dans la profession. Guillaume Frouin