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Une avocate enceinte perd les eaux après le rejet de sa demande de renvoi

Paris : Une avocate enceinte perd les eaux et fait un malaise après le rejet de sa demande de renvoi

TensionsL’un des avocats présents à l’audience, Me Hedi Dakhlaoui, se dit « révolté » par l’attitude du tribunal qui a refusé la demande de renvoi de sa consœur
Aude Lorriaux

A.L.

C’est un incident qui a mis en colère bon nombre d'avocats et avocates, indignées par le traitement réservé à leur consœur. Jeudi 4 avril, une avocate enceinte de huit mois, qui à cause de cela demandait le renvoi de son affaire (c’est-à-dire qu’elle soit jugée à une date ultérieure), a fait un malaise en plein tribunal de Paris. Cette dernière a également perdu les eaux après le refus de sa demande, nous explique un de ses collègues Me Hedi Dakhlaoui, confirmant des informations de nos confrères, notamment du Nouvel Obs.

Ce jour-là, l’un des avocats du prévenu est convoqué dans deux autres tribunaux. Sa collègue, qui défend aussi le même homme, est enceinte de huit mois, et sollicite donc aussi un renvoi. Mais le tribunal refuse, et s’ensuivent « 45 minutes à une heure » de débats « particulièrement tendus », selon Me Hedi Dakhlaoui, qui défendait la femme du prévenu.

« Elle s’est sentie mal, elle a eu des contractions, et elle s’est mise à trembler. Elle était allongée par terre, elle convulsait, c’était une crise d’épilepsie », raconte Me Hedi Dakhlaoui, « révolté » par l’attitude du tribunal. « A partir du moment où une avocate dit qu’elle ne peut pas plaider, on devrait tous pouvoir se réunir, et les contraintes administratives devraient être écartées », fait valoir l’avocat, qui ne comprend pas « qu’on en arrive à une telle situation de tension et qu’un avocat mette sa vie en danger ».

Groupe de travail

Le tribunal argue dans le journal Le Parisien que la défense du prévenu « pouvait bien être assurée par un avocat », sur les deux qu’il avait mandaté. Mais ces explications ne rencontrent que peu d’écho auprès de Me Hedi Dakhlaoui.

« Elle était dans l’incapacité de suivre l’audience. A partir d’un moment où un prévenu fait le choix d’avoir deux avocats, on ne peut pas dire ''attendez vous n’en aurez qu’un''. C’est un dossier compliqué de vol à la fausse qualité. Vous imaginez le nombre d’heures de travail ? On ne peut pas dire à quelqu’un « vous rentrez chez vous c’est un autre qui le fera », plaide l’avocat.

Selon Le Parisien, un groupe de travail du barreau de Paris planche sur l’organisation d’un volant d’avocats missionnés qui assureraient les demandes de renvoi pour les avocates en congé maternité ».