Antony : Monsieur « Sauvage » condamné à 14 ans de prison pour « le meurtre froid et brutal » de son voisin jugé bruyant
Nuisances sonores•La veille, l’accusé avait pour la première fois reconnu avoir tué son voisin parce qu’il le dérangeait en faisant des travaux dans son appartement20 Minutes avec AFP
C’était, selon la présidente de la cour d’assises, « un meurtre froid et brutal », pour un motif futile. Mardi soir, un retraité de 73 ans a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle pour le meurtre en 2021 de son voisin, qui faisait selon lui trop de bruit.
L’accusé Bernard Sauvage, menotté à son fauteuil roulant, a écouté attentivement les propos de la juge sans réaction apparente. La veille, le septuagénaire avait pour la première fois reconnu avoir tué son voisin parce qu’il le dérangeait en faisant des travaux dans son appartement du premier étage, juste au-dessus du sien.
Altération du comportement
Avant même ses aveux, sa responsabilité semblait faire peu de doute : d’autres habitants des alentours avaient entendu les deux hommes se disputer et un coup de feu partir. A leur arrivée, les forces de l’ordre avaient vite identifié le vieil homme, qui promenait son chat en laisse et leur a d’emblée tendu sa carte d’identité.
« La cour d’appel a pris en compte l’altération du comportement » de Bernard Sauvage, a noté après l’audience son avocat, Me Fabien Arakelian, saluant une « décision équilibrée ». L’avocat des parties civiles, Me Joseph Cohen-Sabban, a lui déploré que la cour n’ait pas retenu la préméditation. « La préméditation me semblait clairement acquise » car deux témoins ont assuré que l’accusé leur avait dit vouloir tuer son voisin, a-t-il relevé.
Il avait déjà agressé une femme en raison du bruit
Le plus terrifiant dans cette histoire, c’est que les signaux attestant de la dangerosité de cet homme ne manquaient pas : l’accusé avait déjà été condamné pour des violences. En 2010, il avait jeté un sabre sur un homme qui lui aurait dérobé un stylo.
Dix ans plus tard, il s’est vu infliger six mois de prison avec sursis pour avoir agressé la précédente propriétaire de l’appartement du premier étage, à qui il avait déjà reproché d’avoir fait trop de bruit. Selon le Nouveau Détective, il avait giflé cette femme, l’avait ensuite projetée contre un mur et la harcelait, à tel point qu’elle avait fini par déménager, laissant la place nette à un nouveau propriétaire prénommé Jean-Pierre, qui paiera les sautes d’humeur de Monsieur Sauvage de sa vie.
L’avocat général avait requis mardi 15 années de réclusion criminelle contre l’accusé. « Quelle est la peine la plus juste pour un meurtrier, altéré, certes, mais un meurtrier ? », avait-il demandé.