JO de Paris 2024 : Sur le city stade Lepeu, les filles aussi ont le droit de jouer au foot
REPORTAGE•Epaulées par l’association Sine Qua Non, elle-même soutenue par le fonds de dotation de 2024, une douzaine de jeunes filles jouent au foot le mercredi pendant un créneau qui leur est réservé
Laure Gamaury
Elles s’appellent Coralie, Pathiou, Kenza… Elles sont une douzaine, âgées de 14 à 17 ans à se retrouver un mercredi sur deux sur le city stade Lepeu, dans le 11e arrondissement de Paris. Leur but ? Jouer au foot en toute tranquillité dans un espace généralement occupé par les garçons. « Ah mais nous aussi on a le droit d’être sur ces terrains ? ».
« Oui », leur a répondu leur association de quartier épaulée par Sine Qua Non, une association qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le sport et par le sport, soutenue par le fonds de dotation de Paris-2024 et dont Tiphaine Poulain est la cofondatrice. « Elles étaient convaincues que ces terrains de sport n’étaient pas pour elles alors que ce sont des espaces d’émancipation, de sociabilisation dans les quartiers. Et elles ont le droit, elles aussi, d’en profiter ».
Petits ponts, jongles et « gros tirs de bourrine »
Créée en 2017, l’association Sine Qua Non fournit une coach deux fois par mois et avec Mamadou Traoré, éducateur dans le quartier Saint-Bernard, ils permettent à ces jeunes d’enchaîner petits ponts, jongles et « gros tirs de bourrine ». « Ce n’est pas facile pour les filles aujourd’hui de se dire je vais jouer au foot dehors. Et nous, on leur permet ça », se réjouit l’éducateur. Une belle vitrine pour les Jeux de Paris-2024, notamment concernant l’héritage. « L’impact social de ces Jeux faisait partie de l’ADN de Paris-2024 depuis la candidature », acquiesce Paola Farber Garcia, en charge des sujets égalité et parité chez Paris-2024.
Quand on sait que 34 % des 18-30 ans pratiquent leur sport en extérieur et que pour plus d’un jeune de 18-30 ans sur deux, les JO à la maison ont un impact positif sur la société, la dynamique semble bien embarquée. « L’élan est là, les chiffres aussi. Les projets n’ont pas attendu les Jeux, ils leur ont seulement permis une accélération nette ». C’est aussi l’avis de 47 % des 18- 30 ans, interrogés par notre panel #MoiJeune, qui pensent que les JO de Paris agissent en faveur de la lutte contre les stéréotypes de genre.