Paris : Plus de 400 migrants évacués des quais de Seine en raison du risque de crue
« Nettoyage social »•« La chasse à l’homme pré-JO a commencé », s’insurge l’association Utopia56, qui vient en aide aux exilés dans la rue20 Minutes avec AFP
Quelque 400 migrants ont été délogés mercredi de leurs tentes sur les quais de Seine, à Paris, en raison du risque de crue, précise un arrêté préfectoral. L'opération a néanmoins été dénoncée par des associations.
« La préfecture de police de Paris vient de déposer un arrêté d’expulsion pour tous les quais de Seine intra-muros. Cela concerne près de 400 personnes. La chasse à l’homme pré-JO a commencé », s’insurge sur le réseau X l’association Utopia56, qui vient en aide aux exilés dans la rue.
« Cynisme et hypocrisie »
L’arrêté préfectoral pris mercredi s’appuie sur le bulletin Vigicrues de la veille relatant que le niveau de la Seine est à la hausse depuis samedi soir et aura pour conséquence « l’arrivée d’ondes de crue se propageant à l’amont de Paris », qui se poursuivra avec « un maximum devant être observé ce mercredi ».
Mais pour Utopia 56, « la préfecture de police a attendu la décrue pour expulser ces jeunes. Par conséquent, selon l’article 223-6 du Code pénal, le préfet de police risque cinq ans de prison et 75.000 € d’amende ». « Maitre dans l’art du cynisme et de l’hypocrisie, le préfet de police justifie l’expulsion par la situation de péril que subiraient ces jeunes : "On les expulse pour leur sauver la vie" », commente aussi Utopia 56.
Aucune mise à l’abri
Dans son arrêté, la préfecture estime à « environ 420 » le nombre d’occupants installés « irrégulièrement » dans ces campements entre Pont-Marie et la gare d’Austerlitz. Aucune mise à l’abri n’est prévue, a dénoncé le Revers de la médaille, collectif qui regroupe quelque 80 associations et ONG françaises, ainsi que des organisations canadiennes de défense des droits sociaux.
Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un « nettoyage social » de la région francilienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires en vue des Jeux olympiques 2024. Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l’urgence en Ile-de-France.