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« Les joies et les peines » des agriculteurs au salon de l’agriculture ?

Salon de l’agriculture : « C’est une caisse de résonance pour les agriculteurs, je comprendrais les mouvements d’humeur »

INTERVIEWJean-Luc Poulain, président du salon international de l’agriculture et agriculteur, rencontrera Marc Fesneau, son ministre de tutelle, ce mardi lors de la conférence de presse de lancement de l’édition 2024, en pleine colère agricole
Romarik Le Dourneuf

Propos recueillis par Romarik Le Dourneuf

Alors que certains blocages persistent et que la paille recouvre encore le bitume des autoroutes fraîchement libérées, les agriculteurs, mobilisés depuis plus d’une semaine, promettent déjà de revenir. « La prochaine échéance, c’est le salon de l’agriculture le 24 février. Si à cette date, les promesses ne sont pas tenues, ce sera l’occasion de frapper fort », nous expliquait ce vendredi matin, Nicolas Galpin, en charge du blocage de l’autoroute A6 à Chilly-Mazarin qui envisage déjà de perturber la visite de certains politiques.

Autant dire que le salon va être au centre des attentions, et ce, dès ce mardi 6 février avec la conférence de presse de présentation de l’événement à laquelle Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture est convié. Plus qu’une menace, Jean-Luc Poulain, président du salon international de l’agriculture (SIA), y voit une opportunité. Pour 20 Minutes, il l’explique.

Jean-Luc Poulain, président du salon de l'agriculture en 2023
Jean-Luc Poulain, président du salon de l'agriculture en 2023 - R.Le Dourneuf / 20 Minutes

En tant que président du salon international de l’agriculture, vous avez dû suivre les événements de ces derniers jours de très près. Qu’en avez-vous pensé ?

En tant que président du SIA bien sûr que j’ai suivi la mobilisation, mais surtout en tant qu’agriculteur moi-même. Je suis passé sur certains blocages pour discuter avec les manifestants et pour leur apporter mon soutien. Ce que nous vivons n’est pas une crise conjoncturelle mais structurelle. Il est important de redonner des perspectives d’avenir au monde agricole. Nous verrons ce qu’il adviendra des promesses.

Les manifestants ont déjà identifié le SIA comme « deadline », promettant d’y agir si rien n’avait bougé. Avez-vous des craintes pour la bonne tenue du salon ?

Absolument pas. Le salon appartient aux organisations agricoles. Il est aussi fait pour communiquer avec les hommes politiques et avec les journalistes. C’est une caisse de résonance pour parler des joies et des peines des agriculteurs. Je comprendrais que si les actes ne sont pas à la hauteur, il y ait des mouvements d’humeur. Et si cela doit perturber le salon et qu’il ne se passe pas exactement comme d’habitude, soit.

Ne serait-ce pas négatif pour l’image du salon ?

Non, au contraire. Le SIA est une vitrine. Le meilleur moyen d’expression pour plus de 12.000 produits et des milliers d’animaux en concours. C’est le meilleur de notre savoir-faire. Je suis serein. Nous avons vécu d’autres périodes vindicatives et le salon en est toujours sorti grandi grâce à sa capacité à faire rencontrer et discuter les gens. Et d’ailleurs, dès la conférence de presse de mardi qui annonce le lancement, j’en profiterai pour faire quelques allusions au ministre au sujet des réponses attendues…