Ecole privée Stanislas : La justice saisie car l’établissement « piétine la République »
Info « 20 Minutes »•Les sénateurs Ian Brossat et Pierre Ouzoulias et l’association SOS Homophobie demandent le déconventionnement de l’établissement privé catholique pour lui retirer ses financements publicsR.L.D avec A.L.
L’établissement scolaire privé catholique Stanislas n’a pas fini d’être au centre des débats. En pleine lumière depuis les déclarations de la ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, vendredi, l’établissement élitiste du 6e arrondissement de Paris fait polémique depuis l’étalement de ses pratiques internes et éducatives.
Mais depuis lundi soir, la machine s’emballe avec la révélation par Mediapart du rapport de l’inspection académique montrant des « dérives » homophobes et sexistes et des pratiques non conformes avec la loi.
« Cet établissement met en danger les élèves »
C’est dans ce contexte que le sénateur de Paris, Ian Brossat, le sénateur des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, et l’association SOS Homophobie annoncent saisir la justice en effectuant un signalement auprès du procureur de Paris, au titre de l’article 40 du Code de la procédure pénale qui permet aux parlementaires de signaler des délits et de demander des sanctions.
« Cet établissement met en danger les élèves. Il témoigne d’éléments qui ont des conséquences indéniables sur la santé psychique des enfants. On découvre toute la mécanique qui pousse les enfants LGBT à se suicider », déclare Ian Brossat.
Des financements publics importants
En plus du signalement, les trois parties annoncent saisir le préfet de Paris pour demander le déconventionnement du lycée et ainsi saisir le tribunal administratif. Comme le rappelle Ian Brossat, le rapport diffusé met en lumière des enseignements qui diffusent des idées homophobes susceptibles d’être condamnés pénalement. « L’avortement est systématiquement condamné en cours de SVT, l’école promeut les thérapies de conversion désormais illégales, et sur le viol, il est demandé de "pardonner aux violeurs". » Tout cela sur le temps scolaire obligatoire.
« L’argent public finance à hauteur de 2 millions d’euros annuels le lycée Stanislas et 73 % du salaire de ses enseignants pour dire aux enfants que "l’homosexualité est une maladie", que "l’avortement c’est mal" et que la contraception "chimique est dangereuse". Ce n’est pas acceptable », explique Ian Brossat qui déplore que « le pire du séparatisme est protégé et financé », au regard du refus du ministère de l’Education de rendre public ce rapport depuis le mois d’août dernier.
L’ancien adjoint à la Mairie de Paris rappelle également que la région Ile-de-France, dont ce n’est pas la compétence, verse chaque année des subventions très importantes à l’établissement, comme en 2023, avec un versement de 487.000 euros pour la réfection d’un ascenseur. Un élément à mettre en parallèle des frais d’inscriptions très importants dans cet établissement qui a dégagé 22 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et 3 millions d’excédents bruts d’exploitation selon les élus.
« On ne combat pas le séparatisme en le nourrissant ! », ajoute le Sénateur de Paris qui demande le retrait de l’accord d’association sous contrat à l’établissement « délinquant » qui « piétine la République ».
Les parties indiquent également que ces procédures obligeront le gouvernement « à rendre des comptes ».