Info 20 MinutesVoici les lauréats 2024 du label « Fabriqué à Paris »

On a participé au jury du label « Fabriqué à Paris » et on vous dévoile les lauréats 2024

Info 20 MinutesQuinze lauréats ont été désignés parmi les cinq catégories
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Créé en 2017, le label « Fabriqué à Paris » met en avant les produits fabriqués ou significativement transformés dans la capitale pour valoriser la production et la création locale.
  • Pour cette édition 2024, 20 Minutes a été invité à participer au jury qui désigne les lauréats de cinq catégories parmi les 491 labellisés de l’année. Ils recevront des primes de 2.000 à 500 euros et gagneront le droit d’exposer à l’Hôtel de ville et à la boutique de l’Office du tourisme.
  • En exclusivité, nous vous dévoilons ici les noms des grands de cette promotion 2024.

Mode, alimentation, décoration, technologie… Paris fourmille de créateurs et artisans de talent. C’est pour mettre en avant cette richesse et la diversité que la ville a créé, en 2017, le label « Fabriqué à Paris ». Devenu un rendez-vous incontournable du mois de novembre, il est décerné aux produits « dont le caractère local du processus de fabrication ou de transformation à Paris intra-muros » est avéré.

Au total, 491 produits ont reçu le précieux sésame, marque de reconnaissance pour les artisans et gage de qualité pour les consommateurs. Petit coup de pouce supplémentaire, trois lauréats ont été désignés par un jury dans chacune des cinq catégories. Ceux-ci, remportent un prix de 2.000, 1.000 et 500 euros. Membre invité de ce jury, 20 Minutes vous raconte les délibérations et dévoile en exclusivité les noms des grands gagnants de la promotion 2024.

Qu’est-ce que le « Fabriqué à Paris » ?

C’est dans une salle de commission de l’Hôtel de ville que se sont retrouvés les jurés, le vendredi 10 septembre dernier, sous la présidence de Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la Maire de Paris en charge du commerce, de l’artisanat, des métiers d’art et à la mode. Nommé un mois plus tôt jour pour jour, l’élu du 12e arrondissement n’a pas eu à rattraper les candidatures en dernière minute puisqu’il est attentif au label depuis quelques années. Et pour cause, il en est l’un des initiateurs.

Autour de lui, des acteurs de la vie parisienne et des experts des domaines concernés (Chambre de commerce, fédérations de la boulangerie ou de la mode, membre du Conseil parisien de la jeunesse, etc.). Première mission : Régler le cas d’une poignée de dossiers épineux à labelliser, ou non. « Les produits doivent être fabriqués ou transformés de manière significative à Paris », détaille Nicolas Bonnet-Oulaldj. Exit donc le kit de ceinture à faire soi-même, dont seul le cuir est découpé à Paris. Les vestes militaires de l’Armée du Salut transformées en objets de mode à grands coups de couture et de couleurs ? « Il y a une vraie transformation, une identité artistique très visible. C’est une création », valident unanimement les jurés.

Des produits iconiques de la capitale

Place aux choses (encore plus) sérieuses. Première catégorie : Mode et accessoires. Les créations labellisées sont très nombreuses. Bijoux, Robes, sous-vêtements, maroquinerie, la sélection fait montre d’une qualité où l’originalité le dispute à l’élégance. À ce jeu, ce sont les manteaux de la marque SixSoeurs qui l’emportent. Forte d’une histoire familiale qui a touché le jury, elle s’appuie sur des produits parisiens iconiques, principalement fabriqués à Paris (quelques éléments sont produits dans la petite couronne) et en petites quantités pour éviter le gaspillage. L’entreprise devance les capes manteaux amovibles A & K Classic et les sacs Origami recyclés de Nada.

La cape manteau amovible a séduit le jury, notamment pour son approche pratique pour les personnes en situation de handicap.
La cape manteau amovible a séduit le jury, notamment pour son approche pratique pour les personnes en situation de handicap.  - A&K Classic

Autre spécialité parisienne, la « bonne bouffe » est très bien représentée dans la catégorie Artisanat alimentaire. Entre les alcools distillés aux quatre coins de la ville, la boulangerie qui sort des fours de la capitale et ce qui pousse sur les toits et dans les jardins de la ville, les avis des jurés sont partagés. Trop de mets qui font saliver. « Il faut mettre l’accent sur les prix accessibles », souligne l’un d’entre eux.

Les loyers parisiens pèsent sur les prix

« Nous devons y prêter attention, atteste le président du jury, mais fabriquer à Paris coûte cher, notamment à cause des loyers. » L’occasion pour l’élu de rappeler tous les programmes d’aide et de soutien aux commerçants, comme Paris Commerce, Paris Local ou les incubateurs du type Les Ateliers de Paris.

Le lauréat, la Boulangerie Mie Mie, située dans le 11e arrondissement, devrait ravir toutes les bourses puisque ses viennoiseries artisanales coûtent entre 1 et 10 euros. Des tarifs accessibles, comme ceux des Mosaïques de fruits, deuxième, des confiseries à déguster avec les spiritueux du Viaduc, troisième de la catégorie. « Une belle sélection pour les fêtes de fin d’année », commente un expert du secteur.

Dans le prix de l’innovation, la mode lumineuse de la créatrice Clara Daguin remporte les suffrages. Elle a impressionné les jurés avec ses robes agrémentées de lumière LED. Elle devance les ateliers Mayeul Gauvin et leurs objets de décor en carton-pierre, et l’entreprise FabBrick et ses FabCloison, des panneaux acoustiques mobiles en textile recyclé.

Des savoir-faire ancestraux

D’innovation, la plupart des créations n’en manquent pas. Même celles des deux catégories restantes, mais leurs lauréats ont aussi su séduire le jury par l’aspect historique de leur démarche. Avec leur Collection Métaphore, les deux Charlotte, Charlotte Font et Charlotte Romani remettent au goût du jour la technique textile de la Savonnerie développée au sein de la Manufacture Royale au 17e siècle à Paris. Toutes deux fraîchement diplômées du Mobilier National des Gobelins (13e arrondissement), elles espèrent ouvrir cette pratique au privé : « C’est une formidable reconnaissance pour notre travail et son ancrage très parisien. Cette visibilité va nous permettre de continuer à développer la technique vers de nouveaux horizons. » Une reconnaissance également pour les deux autres primés de la catégorie, l’Atelier de lutherie Emmanuelle Fayat, qui fabrique et répare violons, altos et violoncelles, et l’Atelier Baroni suspensions et ses luminaires en papier.

La lumière, spécialité du lauréat de la dernière catégorie, Alexis Dandreis, l’un des rares néonistes en activité. Réservés aux enseignes à l’origine, les néons sont désormais fabriqués en plastique. Alexis Néons est l’un des derniers à les fabriquer en verre et le plus souvent ses œuvres sont pour le monde du spectacle et de l’art. « Aujourd’hui, le néon en verre est de l’artisanat d’art. Je suis heureux de la visibilité que ce label va m’apporter, d’autant que le néon lumineux est une invention parisienne ! »

Lors de la remise des prix, le 4 décembre prochain, il partagera le podium avec la maison Finou et sa lingerie en dentelle française et le moteur Rise échelle 1/2 de l’entreprise Tryame – 3G.

Une visibilité soutenue pour encourager la consommation locale

Lors de cette petite fête, les lauréats pourront admirer leurs créations qui trôneront dans le showroom dédié à l’Hôtel de ville, mais aussi les exhiber dans la boutique de l’Office du tourisme pour certains, à la boutique de la Tour Eiffel pour d’autres. Ils pourront également adhérer à l’association des labellisés qui s’occupe d’entretenir leur visibilité dans le nouveau marché de Noël sur le parvis de l’Hôtel de ville.

« C’est tout un symbole. À l’image de l’ancien marché de Noël, sur les Champs-Elysées, qui ne proposait que des produits de Chine, nous voulons désormais mettre en avant une production locale, de qualité, encourager la relocalisation et mettre en valeur des métiers en tension », conclut Nicolas Bonnet-Oulaldj.

Le palmarès 2024 complet :

Mode et accessoires

1. Vestes et manteaux Sixsoeurs (10e arrondissement)

2. Cap manteau amovile A & K Classic (11e)

3. Sacs origami recyclés Nada (14e)

Artisanat alimentaire

1. Viennoiseries artisanales de la boulangerie Mie Mie (11e)

2. Les Mosaïques de fruits de Phil (4e)

3. Les spiritueux du Viaduc (12e)

Univers de la maison

1. Collection Métamorphose de Font & Romani Atelier Paris (13e)

2. Violons, altos et violoncelles de l’Atelier de Lutherie Emmanuelle Fayat (3e)

3. Luminaires en papier de l’Atelier Baroni suspensions (12e)

Produits manufacturés

1. Néons de Alexis Néons (19e)

2. Gamme en dentelle française de Maison Finou (11e)

3. Moteur Rise échelle 1/2 de Tryame 3G (18e)

Innovation

1. Mode lumineuse de Clara Daguin (19e)

2. Collection mémoire de Atelier Mayeul Gauvin (11e)

3. FabCloison de FabBrick (19e)