ENQUÊTEHuit personnes mises en examen pour trafic international de chardonnerets

Paris : Huit personnes suspectées de trafic international de chardonnerets élégants mises en examen

ENQUÊTECes suspects avaient été interpellés mardi et placés en garde à vue
20 Minutes avec AFP

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Jusqu’à trois ans de prison et 150.000 euros d’amende. Huit personnes ont été mises en examen après le démantèlement en région parisienne d’un trafic international de chardonnerets élégants, oiseaux prisés pour leur plumage et leur chant mélodieux, mais menacé de disparition, a indiqué jeudi le parquet de Paris. Ces suspects avaient été interpellés mardi et placés en garde à vue.

A l’issue, ils ont été mis en examen pour « détention, transport, mise en vente, achat, et tentative d’importation non autorisés d’animaux d’une espèce protégée, ainsi qu’ouverture non autorisée et exploitation d’établissement détenant des animaux d’espèces domestiques sans certificat de capacité », a détaillé le parquet. Ils encourent trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Un premier contrôle fin 2021

L’enquête a débuté par un contrôle le 12 décembre 2021 au Marché aux oiseaux de l’île de la Cité à Paris, menée par l’Office français de la biodiversité (OFB) accompagné des douanes et des services de la Ville, a relaté le parquet. A l’intérieur d’une camionnette ont été découvertes « plusieurs cages contenant quatre chardonnerets élégants (Carduelis Carduelis), passereaux inscrits sur la liste des espèces protégées » et « du matériel favorisant la reproduction de ces oiseaux ». « Des bordereaux attestant de leur commercialisation sans autorisation » ont également été saisis, selon le parquet.

Après une enquête de flagrance, une information judiciaire a été ouverte le 9 décembre 2022 portant sur des faits qui auraient été commis depuis 2020, a précisé le parquet.

Des spécimens protégés découverts

Des perquisitions menées mardi « en proche banlieue parisienne » ont « permis de révéler une boutique clandestine », selon un communiqué mercredi de l’OFB et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp), chargés des investigations. « Un peu moins de 350 oiseaux ont été découverts dont 63 spécimens protégés dont la détention est interdite (des chardonnerets élégants en majorité, mais aussi des spécimens de linotte mélodieuse, de verdier d’Europe et de Serin cini) », ont-ils détaillé.

Le chardonneret élégant, petit oiseau partiellement migrateur, est en voie de disparition au Maghreb, où il migre l’hiver, et en forte régression en France métropolitaine à cause du braconnage et du trafic. Les acheteurs clandestins en offrent « entre 150 et 450 euros, en fonction de la beauté du plumage et du chant », ont ajouté les enquêteurs.