SOUTIENLa maternité des Bluets reçoit le soutien de Sophie Binet de la CGT

Paris : La maternité des Bluets reçoit le soutien de Sophie Binet

SOUTIEN« Ce n’est plus possible que ce soit plus rentable de faire des césariennes plutôt que des accouchements par voie basse », a lancé Sophie Binet
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle veut faire « tache d’huile » : La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet est venue mercredi apporter son soutien à la maternité parisienne des Bluets, fondée par son syndicat, qui symbolise pour elle les difficultés actuelles des maternités et hôpitaux.

« Nous lançons une grande mobilisation pour les Bluets, qui a vocation à faire tache d’huile pour toutes les maternités de France qui sont en situation d’asphyxie budgétaire avec des personnels en grande souffrance, car on leur demande de mal travailler en leur imposant de devenir des usines à bébé », a indiqué Sophie Binet lors d’une conférence de presse, accompagnée notamment de Sarah Durocher, la présidente du Planning familial.

« Ce n’est plus possible que ce soit plus rentable de faire des césariennes plutôt que des accouchements par voie basse, ce n’est plus possible de renvoyer les femmes chez elles un à deux jours après l’accouchement », a-t-elle indiqué. « Il faut changer le mode de financement » des hôpitaux du secteur mutualiste et associatif, « qui ont un mode de financement moins favorable que les hôpitaux publics alors qu’ils respectent les mêmes obligations en matière de tarification », a-t-elle ajouté.

Moins rémunérés que les hôpitaux publics

Fondée en 1937 par la CGT et restée dans l’orbite du syndicat depuis, la maternité des Bluets qui réalise plus de 3.000 accouchements par an a notamment été la pionnière en France de « l’accouchement sans douleur » et est une référence pour l’accompagnement des femmes. Confrontée à de grosses difficultés financières, elle a fait l’objet d’un plan de redressement en 2018 qui vient de s’achever. Elle accuse toujours néanmoins un déficit annuel de 3 à 3,5 millions d’euros, comblés notamment par des financements de l’Agence régionale de santé.

La maternité regrette de ne pouvoir offrir des conditions salariales aussi favorables que le public ( « jusqu’à 30 % de moins »), et de ne pouvoir financer de nouveaux projets. Les responsables de la maternité souhaitent notamment une réforme de la tarification à l’acte (T2A) qui régit le financement des hôpitaux publics et privés. Ils réclament également que les hôpitaux privés à but non lucratif soient rémunérés de la même manière que les hôpitaux publics, alors qu’aujourd’hui, ils bénéficient de tarifs plus faibles pour les mêmes actes.

En janvier dernier, Emmanuel Macron avait promis que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS) serait l’occasion de commencer à « sortir de la tarification à l’activité ».