PROCESQuatre Nigérians jugés en appel à Créteil pour proxénétisme aggravé

Créteil : Quatre Nigérians jugés en appel pour proxénétisme aggravé

PROCESIl a fallu attendre plus d’un an et demi pour tenir enfin le deuxième round du procès de quatre Nigérians pour proxénétisme aggravé en bande organisée et traite d’êtres humains
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après plus d’un an et demi de report, le procès en appel pour proxénétisme aggravé en bande organisée et traite d’êtres humains de quatre Nigérians, dont un « infirmier » avorteur, s’est ouvert ce mardi devant la cour d’assises du Val-de-Marne à Créteil. L’audience en appel avait commencé à se tenir en janvier 2022, mais avait dû être suspendue juste avant les réquisitions de l’avocat général car un des accusés avait contracté le Covid-19. Puis en septembre 2022, le procès avait de nouveau été renvoyé car une avocate de la défense, malade, était dans l’incapacité de représenter son client.

En juillet 2020, la cour d’assises de Paris avait reconnu l’existence d’un réseau nigérian de proxénétisme en bande organisée et de traite de jeunes filles, souvent mineures. Elle avait condamné Omos Wiseborn, au « rôle central », à 19 ans de réclusion, le couple Blessing Ubi et Dennis Brown à 15 et 13 ans et Emmanuel Aiwansosa à dix ans, notamment pour avoir pratiqué des avortements sauvages.

Une « organisation criminelle structurée »

Sur les huit parties civiles, trois étaient présentes ce mardi matin à l’audience à Créteil, en banlieue parisienne. Après le tirage au sort des jurés, la présidente, Pascale Pérard, a lu le rappel des faits reprochés aux quatre accusés, décrits comme faisant partie d’une « organisation criminelle structurée ».

Ils sont accusés d’avoir recruté, sur de fausses promesses d’emploi ou d’études, des jeunes filles parfois mineures au Nigeria, d’avoir organisé leur périlleux voyage vers la France, où une fois arrivées, elles ont été forcées à se prostituer. Avant leur départ, elles subissaient la cérémonie rituelle du « juju » visant à « les soumettre aux membres du réseau », a détaillé la présidente lors de la lecture du rappel des faits.

Miriam Wiseborn arrêtée depuis le premier procès

Pendant l’instruction et le procès en première instance, les parties civiles ont affirmé avoir subi des violences de la part d’Omos et Miriam Wiseborn, expliquant avoir été frappées « si elles ne rapportaient pas assez d’argent » ou si « elles protestaient », a aussi rappelé la présidente. Une autre partie civile a également dénoncé avoir été sauvagement avortée alors qu’elle avait 14 ans. Elle a précisé avoir dû verser 700 euros à « l’étudiant infirmier » Emmanuel Aiwansosa, venu d’Italie.

La compagne d’Omos Wiseborn, Miriam Wiseborn, était en fuite et visée par un mandat d’arrêt lors du procès en première instance. Elle avait été condamnée par défaut à 20 ans de réclusion. D’après une source judiciaire, elle a été arrêtée et incarcérée, et n’est pas rejugée en appel à Créteil.

Le verdict est attendu le 27 septembre.