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Le festival We Love Green menacé par une pétition ?

Le festival We Love Green menacé ? La pétition demandant sa délocalisation dépasse les 30.000 signatures

EnvironnementLe festival est accusé de détériorer la partie du bois de Vincennes qu’il occupe
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Une pétition a été lancée par des défenseurs du bois de Vincennes. En autres revendications, elle demande la délocalisation du festival We Love Green qui doit y avoir lieu du 2 au 4 juin 2023.
  • Selon les signataires, le festival provoquerait des nuisances graves pour la faune, avec des décibels trop importants pendant trois jours, et pour la flore en raison du piétinement des plus de 100.000 festivaliers et festivalières et de tous les engins liés à l'organisation.
  • Le festival se défend de ces accusations en mettant en avant sa mission de développement durable.

We Love Green washing ? Créée depuis près de deux semaines, une pétition demandant la délocalisation du festival de musique vient de dépasser les 30.000 signatures.

Lancée par un groupe de riverains et riveraines baptisé « Les défenseurs du bois de Vincennes », derrière lequel on trouve le Groupe national de surveillance des arbres de France (GNSA) et France nature environnement (FNE), la pétition s’oppose à la « Disneylandisation » et à la gestion du bois par la Mairie de Paris. Ils se disent inquiets de la multiplication des événements dans le plus grand espace vert parisien. Outre la municipalité, le festival We Love Green est l’une des cibles des signataires.

« Torture pour les animaux »

« Ce n’est pas possible de réunir tous les ans et pendant trois jours environ 110.000 personnes sur ces lieux », s’agace Marie-Noëlle Bernard, à l’initiative de la pétition. En cause, des décibels qui s’envolent, « véritable torture pour les animaux », et le piétinement de la flore pendant trois jours, « un désastre écologique ». Un comble pour le festival qui se targue d’être écoresponsable et de promouvoir le développement durable.

« On entend la musique à des kilomètres, vous imaginez ce que cela peut avoir comme effet sur les écureuils et les oiseaux qui vivent à proximité, en pleine saison de nidification ? », interroge celle qui est aussi responsable du GNSA du bois de Vincennes.

C’est d’ailleurs le festival qui accueille chaque année de grands noms de la scène musicale française et internationale (Phoenix, Clara Luciani ou PNL en 2022) qui a provoqué la pétition. Déjà excédés par les coupes rases effectuées dans le bois, les défenseurs du bois de Vincennes ont explosé à l’annonce du maintien de We Love Green sur la plaine de la belle étoile en 2023 : « La Mairie de Paris nous avait promis de le déplacer. Peut-être qu’ils ont dit ça en l’air, ou en pensant à 2050, mais quand nous avons appris son maintien, ç’en était trop. Ils dénaturent le bois de Vincennes. »

Le festival s’en défend

Interrogée à ce sujet par nos confrères de BFM TV, la directrice du festival, Marie Sabot, assure « limiter l’impact environnemental de l’événement » : « Nous sommes sur un projet qui est encadré par la Ligue de protection des oiseaux. Nous avons une étude de son qui écoute, mesure et enregistre les niveaux sonores. » Mieux, elle avance que l’organisation a créé des « dômes humides dans les fossés du bois » pour permettre aux écosystèmes de se recréer.

Un argument qui ne convainc pas la militante du GNSA : « Ce n’est pas en creusant quatre tranchées qu’ils vont compenser les outrances qu’ils commettent. » Pas plus que par la réponse de la municipalité à sa demande : « La Ville de Paris entend maintenir le rôle social de ce bois. Des manifestations sportives et culturelles se tiennent régulièrement sur ce site qui était auparavant un champ de manœuvres militaires. »

Appel aux ONG et aux festivaliers

Aussi, pour forcer le destin, Marie-Noëlle Bernard en appelle aux festivaliers et aux organisations qui parrainent We Love Green : « Ils n’ont pas conscience du mal que cela fait. Ça part d’un bon sentiment, ils pensent faire une bonne action en passant un bon moment. Tout le monde aime écouter de la musique en plein air. » Aussi, les défenseurs du Bois de Vincennes demandent aux ONG tels que Greenpeace ou Oxfam, partenaires du festival d’appuyer sa demande : « Ils peuvent venir tenir leurs stands s’ils veulent, mais dans le respect de la nature et sans tout le vacarme à côté. En silence. »





Contactés par 20 Minutes, la direction du festival, la Ligue de protection des oiseaux, Greenpeace et Oxfam n’ont, pour le moment, pas souhaité répondre à nos sollicitations.