CommerceLa ville de Paris officialise son programme pour le commerce de proximité

La Ville de Paris célèbre l'ouverture de son « millième commerce de proximité » et ce n’est que le début

CommerceLe programme de promotion du commerce de proximité va bénéficier, en 2023, d’une entité juridique
Romarik Le Dourneuf

Romarik Le Dourneuf

L'essentiel

  • Olivia Polski, adjointe d’Anne Hidalgo chargée du commerce, a profité de « l’inauguration » d’une librairie dans le 14e arrondissement pour lancer officiellement le programme « Paris commerce » voté en décembre dernier par le Conseil de Paris.
  • Destiné à redynamiser les pieds d’immeubles de la capitale, le GIE Paris commerce existe depuis 2017 et chapeautera désormais l’action de la Semaest et de trois bailleurs publics qui possèdent et gèrent les locaux de 7.200 commerces qui appartiennent à la ville (sur 62.000 commerces).
  • La future librairie-salon de thé de la rue de l’Ouest est déjà le 1000e commerce à bénéficier de l’aide et des avantages que propose la ville de Paris.

«J’ai vraiment eu un coup de cœur pour la boutique et le quartier. » Ce mercredi, Mathieu Hippeau s’est vu remettre les clés de sa future librairie-salon de thé du 14, rue de l’Ouest dans le 14e arrondissement, par Olivia Polski, adjointe d’Anne Hidalgo en charge du commerce. Une remise symbolique, puisque le futur occupant avait déjà lui-même ouvert la porte de cette ancienne confiserie, mais aussi parce que sa boutique est la 1000e à bénéficier du programme GIE Paris commerces.

Surtout, il était l’occasion pour l’élue d’officialiser le lancement, en 2023, du programme « Paris Commerce », voté en décembre dernier par le Conseil de Paris et destiné à redynamiser les pieds d’immeuble dans les quartiers ou l’animation commerciale vient à manquer de diversité.

Initialement simple collaboration entre la société d’économie mixte Semaest et les trois bailleurs publics que sont Paris Habitat, RIVP et Elogie-Siemp, le programme « Paris commerce » officialise la création d’une entité juridique chargée de chapeauter ces actions.

Promouvoir la diversité des commerces de proximité

Le but de Paris commerce pourrait se résumer à : Il faut promouvoir des commerces de proximité pour éviter que les rues de la capitale ne ressemblent au salon de l’immobilier et de l’assurance. « C’est l’esprit de ce que nous voulons faire. Aider une librairie à s’implanter ici, pour préserver le commerce culturel », explique Olivia Polski.


Olivia Polski, adjointe au commerce d'Anne Hidalgo, remet les clés du 14, rue de l'Ouest à Mathieu Hippeau qui ouvrira une librairie en mai prochain.
Olivia Polski, adjointe au commerce d'Anne Hidalgo, remet les clés du 14, rue de l'Ouest à Mathieu Hippeau qui ouvrira une librairie en mai prochain. - R.Le Dourneuf / 20 Minutes

Les libraires ne sont pas les seuls concernés. Puisque l’organisation veut aider à l’implantation de tous les commerces de proximité. Boucherie, boulangerie, textile, et même des médecins de secteurs 1 ou des cabinets de santé multidisciplinaires peuvent en profiter. « Aujourd’hui, avec 7.200 commerces, nous gérons un peu plus de 10 % du parc commercial parisien. Principalement dans des quartiers prioritaires de la ville, mais ils sont présents dans tous les arrondissements. En moyenne, 250 locaux sont libérés chaque année », ajoute l’élue.

Un seul interlocuteur pour les candidats

Ainsi, les porteurs de projet qui souhaitent lancer un nouveau commerce peuvent se rendre sur le site Paris.fr pour repérer les locaux qui pourraient les intéresser et déposer leur candidature. Melissa Mikowsky, manager commerce au GIE explique ce qu’il se passe ensuite : « Nous aidons les porteurs à construire leur projet et nous les accompagnons dans l’élaboration de leur business plan. Nous les conseillons également sur la zone de chalandise, etc. Lorsque le projet est prêt. Nous le soumettons au bailleur. » L’intérêt de Paris Commerce est de ne proposer qu’un seul interlocuteur aux candidats, dans toutes ces démarches, déjà suffisamment compliquées.

Une commission se réunit ensuite pour inspecter le dossier. Les critères pris en compte son notamment la diversité de commerce présente dans le quartier, le patrimoine et la concurrence. « Si la rue dispose déjà de trois opticiens, on ne va pas en rajouter un », illustre Olivia Polski. Et l’heureux élu peut ensuite bénéficier d’un accompagnement dans son installation et d’aides telles qu’un loyer progressif pour l’aider à pérenniser son activité, ou d’un loyer « très légèrement » en dessous du marché.

ESS et « fabriqué à Paris »

« Nous souhaitons continuer à étendre ce programme en visant l’économie sociale et solidaire ou le “fabriqué à Paris” », poursuit Olivia Polski. Pour Mathieu Hippeau, ancien professeur de français dans un lycée professionnel, l’aide du GIE et de Paris Habitat a été « un vrai coup de pouce ». D’origine bretonne, il est heureux de bénéficier d’un local en plein quartier Montparnasse, pour ouvrir en mai prochain sa librairie « A l’Ouest ».



En attendant, il pourra aller saluer ses voisins de la rue de l’Ouest, l’épicerie Nous Anti-gaspi ou le magasin de vêtements pour personnes mal-voyantes Un regard sur toi, eux aussi anciens bénéficiaires du programme.