Des personnels des Batobus et Bateaux Parisiens se mettent en grève pour un meilleur partage des « bénéfices records »
MUTINERIE•Depuis quelques mois, l’activité a repris très fortement mais « avec le même nombre de salariés », affirme un gréviste20 Minutes avec AFP
«Pour le réveillon, un repas complet sur un bateau restaurant peut coûter jusqu’à 600 euros, on voit que c’est une activité très lucrative : les salariés demandent juste une meilleure rétribution de la production qu’ils génèrent. » Pour Matthieu Saintoul, syndicaliste de FO Paris, la grève qui touche depuis le 24 décembre une partie des salariés des iconiques Batobus et Bateaux Parisiens est une question de partage.
Les grévistes exigent notamment des hausses de salaires, des revalorisations statutaires et l’augmentation des primes « journées longues », précise FO dans un communiqué publié jeudi. « Depuis la fin du Covid, l’activité a repris, avec des affluences records mais le même nombre de salariés », ce qui génère « une surcharge de travail très importante », a témoigné auprès de l’AFP Romain Joly, gréviste et capitaine d’un bateau restaurant.
« Bénéfices records »
Les salariés grévistes réclament que Sodexo Sports et Loisirs, qui détient les Bateaux Parisiens et Batobus, « partage les bénéfices records de cette année », surtout dans le contexte inflationniste, a ajouté M. Joly. D’après lui, en raison du mouvement social, les Batobus, bateaux de croisière à arrêts multiples, ne naviguent plus, alors que 25 des 30 salariés font grève.
Au sein des Bateaux Parisiens, les employés de la division Bateaux Restaurant sont majoritairement en grève (18 sur 19 salariés), mais l’activité est peu perturbée, car des personnels non grévistes et des cadres viennent en renfort pour maintenir cette activité, la plus lucrative, a expliqué M. Joly. Les Bateaux Promenade (croisière commentée) ne suivent pas le mouvement, a-t-il indiqué.
Moins de 10 % de grévistes d’après la direction
La direction des Bateaux Parisiens a indiqué de son côté que « le mouvement (touchait) actuellement moins de 10 % des effectifs et (que) l’activité se (poursuivait) sur les Bateaux Promenade et Restaurant ». Concernant les rémunérations des salariés, « dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), un accord a été signé avec les organisations syndicales majoritaires le 9 décembre dernier avec la volonté partagée de répondre à la problématique de l’inflation pour toutes les catégories de personnel, sans réserver (les) augmentations à certaines catégories uniquement », a poursuivi la direction. Les grévistes se disent, eux, mécontents du résultat de ces NAO, « pas accepté par les salariés », a affirmé M. Joly.
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