Plus de la moitié des Franciliens rencontre des difficultés pour consulter un médecin généraliste
SONDAGE•52 % des habitants et habitantes de la région affirment rencontrer ces difficultés, soit 9 points de plus que la moyenne nationale
A.L.
L'essentiel
- 52 % des habitants et habitantes d’Ile-de-France affirment rencontrer des difficultés pour consulter un généraliste, soit 9 points de plus que la moyenne nationale.
- La problématique est encore accrue en Seine-et-Marne (64 %), en Essonne (63 %) et dans le Val-d’Oise (59 %).
- Autre enseignement du sondage, les Franciliens et Franciliennes placent en tête de leurs priorités en matière de prévention la santé environnementale.
Pierre, quarantenaire d’Alfortville (Val-de-Marne), s’est bloqué le dos au travail. Il a eu besoin d’un médecin d’urgence, d’autant qu’il n’avait plus de médecin traitant. Mais ce fut un peu le parcours du combattant. Aucun médecin n’était disponible dans la journée ou le lendemain pour lui faire un arrêt de travail, pourtant exigé dans les 48 heures par l’Assurance maladie. Rien sur Doctolib, et plusieurs cabinets médicaux appelés n’ont pas de places. Finalement c’est le médecin d’un proche qui finira par avoir pitié de lui. « Quand tu souffres et qu’il y a urgence, c’est un peu inquiétant », lâche-t-il.
Pierre n’est pas le seul : plus de la moitié des Franciliens et Franciliennes rencontrent des difficultés pour consulter un médecin généraliste, selon un sondage Odoxa pour l’Agence régionale de santé, dévoilé à l’occasion de la restitution des travaux du Conseil national de la refondation Santé en Ile-de-France. Dans le détail, ce sont 52 % des habitants et habitantes de la région qui affirment rencontrer ces difficultés, soit 9 points de plus que la moyenne nationale. Et la problématique est encore accrue en Seine-et-Marne (64 %), en Essonne (63 %) et dans le Val-d’Oise (59 %).
La lutte contre la pollution, une priorité pour les habitants
Faut-il alors permettre aux infirmiers et infirmières de remplacer les médecins traitants ? Les Franciliens n’y sont pas favorables (56 % d’opinions négatives). Aussi le CNR Santé en Ile-de-France recommande d’ « encourager et développer les modalités d’exercice des infirmières en pratiques avancées (IPA) », soit des infirmières capables de prescrire des produits de santé ou des examens complémentaires, sans aller jusqu’à remplacer le ou la médecin traitante.
Autre enseignement du sondage : les Franciliens et Franciliennes placent en tête de leurs priorités en matière de prévention la santé environnementale (58 %), devant la lutte contre les addictions (41 %), la santé mentale (37 %), la santé au travail (33 %) ou encore la santé des enfants (26 %). Par ailleurs, « 62 % des Franciliens jugent que l’environnement et les pollutions ont des effets négatifs sur leur état de santé », affirme le sondage. C’est 7 points de plus que la moyenne nationale. Et c’est un facteur qui devance les difficultés financières, les conditions de transport, les conditions de travail ou encore le manque d’information, toutes conditions jugées moins impactantes sur la santé que la pollution.