A cause du crack, la police municipale escorte des enfants à l’école

Crack à Paris : Des policiers escortent les familles sur le chemin de l’école

SécuritéFace au phénomène d’errance des consommateurs de crack dans le nord de la capitale, la mairie du 18e arrondissement a mandaté ses policiers pour accompagner les scolaires
Lise Garnier

Lise Garnier

L'essentiel

  • Depuis les vacances de la Toussaint, des policiers municipaux accompagnent les familles sur le chemin de l’école Charles-Hermite dans le 18e arrondissement de Paris.
  • Ce dispositif a pour but de rassurer les enfants et leurs parents dans un quartier où divaguent des consommateurs de crack.
  • La mairie souhaite la création de lieux d’accueil pour les personnes droguées afin d’éviter d’exposer les plus jeunes à des images violentes.

Anticiper la crainte, protéger de la violence, éviter la peur. Tel est le triple objectif du dispositif mis en place depuis les vacances de la Toussaint dans le 18e arrondissement parisien. Une poignée d’agents de la police municipale accompagne les familles et les enfants jusqu’à l'école maternelle Charles-Hermite, porte d’Aubervilliers, a appris 20 Minutes confirmant une information du Parisien. La raison ? La présence de consommateurs de crack dans le quartier depuis le démantèlement du campement du square Forceval, le 5 octobre dernier.

« Le but est de garantir un moment de répit aux résidents dans un contexte anxiogène et désagréable, explique-t-on au cabinet du maire du 18e. Nous n’avons pas relevé d’agression en tant que telle, mais nous souhaitons protéger les familles et les enfants des images violentes, comme l’exhibitionnisme ».



L’intérêt est donc de rassurer avant tout, prévient-on du côté de la municipalité, tout en permettant aux forces de l’ordre de garder un œil sur la cité Valentin-Abeille : c’est-à-dire « prendre le pouls sur le territoire, constater d’éventuelles évolutions des comportements des personnes droguées et leur nombre ».

« La carte que nous sortons quand ça ne va plus »

Un pansement sur une jambe de bois ? « Ce n’est jamais satisfaisant de déployer la police car les enfants ont peur d’aller à l’école », assure-t-on à la mairie. L’institution voit dans ce dispositif un moyen de « protéger les enfants de la peur » : « C’est la carte que nous sortons lorsqu’on voit que ça ne va plus », déclare le cabinet du maire, rappelant qu’un dispositif similaire avait déjà été mis en place lors de l’évacuation de la « colline du crack ».

Alors, pendant combien de temps ces policiers devront-ils accompagner les familles et enfants du nord de la capitale ? Difficile à dire. « Le dispositif est maintenu jusqu’à ce que l’on trouve une solution aux problématiques d’errance », lance la mairie d’arrondissement. Elle rappelle plaider pour des solutions de long terme et réclame des lieux d’accueil afin d’encadrer les consommateurs de drogue « sur les routes des dealers, tout en garantissant une juste répartition sur le territoire. Car en continuant d’appliquer la logique de déplacer le problème ailleurs, on ne s’en sortira pas ! »