PROCESUn magistrat accusé de proxénétisme par son ex-compagne relaxé

« Je savais qu’elle se prostituait, mais je l’aimais »... Accusé de proxénétisme, un magistrat relaxé

PROCESUne jeune femme accusait un magistrat parisien de lui avoir « suggéré » de se prostituer
20 Minutes avec AFP

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Oui, il lui a bien versé plus de 200.000 euros en deux ans, mais c’était « pour qu’elle cesse de se prostituer au plus vite ». Un magistrat parisien poursuivi pour proxénétisme par son ancienne compagne prostituée a été relaxé lundi soir par le tribunal correctionnel de Nanterre. Il lui était reproché d’avoir donné de l’argent à son ex-compagne qu’elle utilisait pour financer ses déplacements et la location d’appartements pour son activité.

La jeune femme, une Gabonaise de 24 ans, se déplaçait entre dix et quinze jours par mois pour son activité. Elle pouvait gagner jusqu’à 8.000 euros mensuels. Elle accusait le prévenu de lui avoir « suggéré » de se prostituer. « Je savais qu’elle se prostituait, mais je l’aimais », a expliqué le magistrat, qui s’occupait seul du bébé du couple quand sa compagne était en déplacement.

Toute assistance à la prostitution est prohibée

Le sexagénaire s’était mis en couple avec elle après l’avoir approchée sur un site de rencontres tarifées. Elle avait dans un premier temps arrêté son activité, avant de la reprendre. Une véritable « souffrance » pour lui, a-t-il décrit.

Le parquet, qui n’a pas été suivi par le tribunal, avait requis une condamnation à six mois avec sursis à son encontre. « Le Code pénal incrimine de façon générale toute forme d’assistance à la prostitution d’autrui », même sans en bénéficier financièrement, a rappelé le ministère public. Le magistrat était poursuivi pour aide, assistance ou protection de la prostitution d’autrui.

« On va trop loin », a réagi l’avocat de la défense, Pierre de Combles de Nayves. « Tout est facilitation à ce moment-là, s’il lui achète à manger, il facilite son activité alors ? », a-t-il demandé. « Qui va oser prétendre que monsieur avait l’intention que la mère de son fils, qu’il a accueilli chez lui, à qui il versait de l’argent, se prostitue ? », a-t-il également demandé, mettant en avant les « problèmes affectifs » de son client. Une version retenue par le tribunal, qui a tranché dans son sens après un court délibéré.