Crack à Paris : Le campement de Forceval évacué par la police
DEMANTELEMENT•L’évacuation du camp était une promesse du nouveau préfet de police de ParisX.R. avec AFP
C’est peut-être l’aboutissement de plus de deux ans de lutte affichée contre le crack et ses consommateurs à Paris. Longtemps, ils ont erré place Stalingrad. Puis, ils ont été déplacés par la préfecture de police de Paris dans un parc, non loin, avant d’être dirigés près du périphérique, square Forceval (19e arrondissement). Un endroit plus à l’écart, entre la Seine-Saint-Denis et Paris. Un mur, vite baptisé le « mur de la honte », y a même été érigé.
Ce mercredi, la police a commencé à démanteler ce même camp, avec l’objectif cette fois que les consommateurs ne trouvent pas d’autre endroit pour se fixer. « Sur mon instruction, le préfet de police procède au démantèlement définitif du "campement du crack" du square Forceval. 1.000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin au moment où les forces de l’ordre entraient dans le camp.
Près de 1.000 policiers mobilisés
Peu avant 7 heures, un important dispositif policier s’est déployé autour du campement, en présence du nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nunez, et du préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume. « Au total, près de 1.000 policiers seront mobilisés sur 24 heures, à la fois pour mener à bien l’opération, mais également les jours suivants pour sécuriser les différents secteurs stratégiques et ainsi éviter la reconstitution d’un autre point de fixation », a-t-on expliqué au ministère de l’Intérieur. Selon notre journaliste Guillaume Novello, qui suit le démantèlement pour 20 Minutes, l’opération a été gardée secrète, les mairies n’ayant pas été prévenues.
La problématique du crack figure dans la feuille de route confiée par Gérald Darmanin au nouveau préfet de police. Laurent Nuñez dispose d'« un an » pour l’éradiquer. Le 25 septembre, il avait promis que le site fermerait. Leur arrivée a fortement perturbé la sécurité publique des quartiers alentour, provoquant manifestations et recours en justice pour exiger l’évacuation du campement. D’après les acteurs associatifs, entre 300 et 400 personnes la journée et 150 la nuit, dont 35 à 40 % de femmes, étaient présents dans ce square. Les dealers y vendaient les cailloux (dose de crack) au milieu des consommateurs.