C’est quoi ces Folies qui vont s’installer à Neuilly-sur-Seine ?
INNOVATION•La mairie de Neuilly-sur-Seine a dévoilé le nom des architectes qui verront leurs idées prendre forme sur l’avenue qui relie porte Maillot à la DéfenseMathilde Desgranges
L'essentiel
- Pour « occuper et animer l’espace public, avec décalage », la mairie de Neuilly-sur-Seine prévoit d’installer des Folies le long de l’avenue Charles-de-Gaulle.
- Dix-neuf pavillons de 30 à 35 mètres carrés, à l’architecture innovante, seront construits le long des deux kilomètres de l’avenue qui relie Porte Maillot à La Défense.
- Les lauréats d’un appel à projet, les architectes Edouard François et Manuelle Gautrand, seront chargés de la conception des pavillons.
Pour « redonner envie aux habitants de se promener et de venir en centre-ville », la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) va ponctuer la grande avenue Charles-de-Gaulle de Folies. Dix-neuf pavillons de 30 à 35 mètres carrés, à l’architecture innovante, seront construits le long des deux kilomètres de l’avenue qui relie la porte Maillot à La Défense. Après l’examen d’une cinquantaine de candidatures, la mairie a retenu deux lauréats de son appel à projets. Elle a dévoilé ce mardi les projets sélectionnés, ceux des architectes Edouard François et Manuelle Gautrand, qui seront chargés de la conception des Folies.
Accompagné d’une vaste opération de végétalisation, le projet a pour but « d’occuper et d’animer l’espace public, avec décalage », selon le maire (DVD) de la ville, Jean-Christophe Fromantin. Les pavillons seront réalisés à partir de matériaux recyclés, et ouverts à l’insertion de technologies. Conceptualisé dès 2010, ce projet s’inscrit dans une volonté de créer un continuum entre l’Arc de Triomphe et La Défense, en rompant « les frontières de la porte Maillot, du pont de Neuilly et de la place de l’Etoile », explique le maire. Un projet d’aménagement qui coûte 58 millions d’euros à la mairie de Neuilly-sur-Seine.
« Redonner de l’attractivité à l’avenue »
Face à la prolifération des « dark stores », le maire entend « proposer avec ces Folies ce que les acteurs ne peuvent pas proposer en ligne, des expériences ». Une initiative destinée notamment aux « entreprises historiques de l’avenue Charles-de-Gaulle, qui voudraient se saisir de l’opportunité, aux entreprises du secteur du luxe, ou encore aux musées », selon Jean-Christophe Fromantin. Les acteurs devront compter un investissement entre 600.000 et 800.000 euros de coûts de construction pour les Folies, auquel s’ajoute une redevance versée à la mairie pour l’entretien des dix hectares de l’avenue.
Dès ce mardi, la mairie de la ville rencontre les acteurs intéressés pour investir dans ces Folies. « Nous choisirons les preneurs en fonction de l’intensité et de la diversité des expériences qu’ils proposent, assure le maire de Neuilly-sur-Seine. Notre objectif est de redonner de l’attractivité à l’avenue Charles-de-Gaulle. »
Folies en terre crue
Imprimées grâce à des imprimantes 3D, les structures proposées par l’architecte Edouard François seront constituées d’armatures en terre crue. « L’impression 3D permet de réduire le point d’impact de la structure au niveau du sol, et de le rendre presque nul », détaille l’architecte. Edouard François souhaite que son projet marque le début de la construction en terre, un enjeu de la construction durable pour les années à venir.
Il a choisi une forme « étonnamment simple » pour son projet, et propose d’utiliser des jeux de lumières, les effets de matière, et la forme modulable de la voûte intérieure pour décliner son modèle sur différentes Folies. « Il s’agit de créer une Folie sur mesure pour chaque marque, ajoute-t-il. Les Folies que nous ferons seront toutes différentes. »
Folies en verre massif
Comme son confrère, l’architecte Manuelle Gautrand propose de partir de matériaux recyclés pour la conception de ses Folies. L’avenue Charles-de-Gaulle se trouve à proximité de nombreux bâtiments constitués de façades en verre, notamment à La Défense. L’architecte compte « recycler le verre des façades vitrées, dans un esprit de bricolage, et le métamorphoser pour que la matière soit encore plus belle une fois recyclée ».
Les différences de couleurs, de polissage, et du nombre de couches de verre confèrent une « infinité des possibles » pour adapter Folies aux différentes marques. « Comme dans un jeu de Lego, on jouera à assembler des briques en verre », s’amuse l’architecte. Des moucharabiehs en bois, plus ou moins opaque, formeront la structure de ces pavillons. Leur couleur tendra vers le vert, une couleur historiquement associée au mobilier urbain de la capitale. Une manière pour l’architecte « de retravailler et moderniser un imaginaire collectif ».
Les Folies seront installées le long de l’avenue d’ici fin 2024, voire début d’ici 2025.
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