Les plaintes pour violences sexuelles en hausse de 30 % dans la capitale

Paris : Les plaintes pour violences sexuelles en hausse de 30 % en 2022

BONNE OU MAUVAISE NOUVELLE ?Cette hausse des plaintes « peut avoir deux sources, une hausse objective des faits mais aussi une hausse liée à la libération de la parole », d’après la procureure de la République de Paris
20 Minutes avec AFP

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Est-ce qu’il y a plus de violences sexuelles à Paris, ou plus de femmes qui osent témoigner ? Le nombre de plaintes pour violences sexuelles déposées à Paris a progressé de 30 % par rapport à 2021, a annoncé jeudi la procureure de la République de Paris Laure Beccuau sur France Info.

« Il faut être clair, le chiffre des plaintes pour violences sexuelles est en hausse, si j’en crois les derniers éléments communiqués par la police judiciaire », a commenté Laure Beccuau. « C’est une hausse qui est chiffrée à 30 % par rapport à l’année dernière. »

Quatre plaintes par jour

Cette hausse des plaintes « peut avoir deux sources, une hausse objective des faits mais aussi une hausse liée à la libération de la parole », d’après la cheffe du ministère public à Paris. Cela est-il le fruit du mouvement #MeToo ? « Oui », a-t-elle répondu.



L’été a été marqué par plusieurs viols ou agressions sexuelles médiatisés dans la capitale, et le quotidien Le Parisien a indiqué récemment que près de quatre plaintes pour viol y étaient enregistrées chaque jour depuis le début de l’année.

Un dispositif contre la cybersurveillance

Pour la procureure, « les réactivités au niveau judiciaire sont là ». « Le chemin à parcourir paraît immense mais il y a des réussites dans la protection des victimes », a-t-elle insisté. Dans l’éventail des moyens disponibles, « les bracelets électroniques sont là », a notamment souligné Laure Beccuau, alors que des associations estiment qu’ils ne sont pas déployés suffisamment vite. D’après la magistrate, ils peuvent présenter des difficultés dans des agglomérations denses comme Paris car « victimes et auteurs sont en proximité » et donc ils peuvent « avoir des déclenchements fréquents », « sources de stress ».

« C’est pour ça que nous avons déployé des téléphones grave danger », actuellement au nombre de 48 à disposition du parquet de Paris. « C’est quelque chose qu’on développe et pour lequel les dotations augmentent », a assuré Beccuau.

La procureure a aussi souligné l’existence d’un système mis au point à Paris qui permet de vérifier si un téléphone est « infecté ou surveillé » par un conjoint, par exemple en cas de séparation ou de harcèlement. Selon elle, il devrait être déployé à grande échelle prochainement dans les commissariats ou les associations d’aide aux victimes de la capitale.