Métro : La ligne 4 passe à l’automatique
TRANSPORTS•Débutés en 2016, les travaux d’automatisation de la ligne 4 sont désormais achevés
Guillaume Novello
L'essentiel
- Ce lundi, Clément Beaune, ministre des Transports, Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités et Catherine Guillouard, directrice générale de la RATP, ont inauguré les premières navettes autonomes de la ligne 4.
- L’automatisation de la ligne a demandé six ans de travaux avec une mise en place progressive qui s’achèvera fin 2023 quand les 52 rames seront totalement automatisées.
- Elle permet un gain en capacité de 20 %, selon la DG de la RATP avec un passage de train toutes les 85 secondes.
Double clap de fin lundi à Bagneux pour l’inauguration des navettes autonomes de la ligne 4. D’abord parce qu’avec l’automatisation progressive de cette ligne de métro c’est le dernier chapitre de sa modernisation qui s’écrit après son prolongement Sud. Et ensuite parce qu’il s’agissait pour Catherine Guillouard, la directrice générale de la RATP, de « sa dernière sortie presse » avant son départ pour raisons personnelles.
Mais avant de quitter le navire, elle a donc tenu à inaugurer ce nouveau service qui a quand même demandé six ans de travail, en compagnie de Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) qui a mis les sous sur la table, et de Clément Beaune, le ministre des Transports. « Nous avons débuté aujourd’hui [lundi] la mise en service commerciale avec 4 navettes autonomes pour monter progressivement en puissance avec la totalité des 52 trains qui seront automatisés fin 2023 », a indiqué la DG de la RATP pour un petit point calendrier.
Une automatisation qui « dégomme »
Elle a rappelé que la ligne 4 est la deuxième ligne la plus fréquentée du réseau et qu’il « s’agit de la troisième ligne automatisée après la 14 et la 1 ». Cette automatisation permet, selon Catherine Guillouard, un gain de 20 % en capacité grâce à des trains circulant toutes les 85 secondes pour un résultat qui « dégomme ». Fière que les travaux aient pu se faire sans jamais arrêté la ligne, signe d’après elle d’un « savoir-faire unique au monde », elle a tenu à remercier les équipes de la RATP et IDFM. « Je croyais que tu nous avais oubliés ! », a d’ailleurs rétorqué Valérie Pécresse, qui n’a pas manqué de rappeler l’ampleur des investissements réalisés par IDFM sur la ligne. « 640 millions d’euros pour les travaux d’automatisation, 240 millions pour le matériel roulant, soit un total d’un milliard d’euros avec le prolongement de la ligne », a-t-elle calculé.
Et tant qu’à parler gros sous, elle a profité de la présence de Clément Beaune pour revenir à la charge concernant le soutien financier de l’Etat aux transports en Ile-de-France. « Il nous faut 10 milliards d’euros, a-t-elle lancé au ministre des Transports. Les communes sont prêtes à apporter 2 milliards et la Région abondera à hauteur de la somme versée par l’Etat. » Soit 4 milliards pour l’Etat.
Valérie Pécresse en cheffe de bord
Sans s’engager, Clément Beaune a assuré que « l’Etat sera au rendez-vous » et qu’il « y aura des discussions budgétaires dans les semaines à venir ». De là à dire que l’Etat mettra 4 milliards au pot… Quoi qu’il en soit, le ministre a qualifié cette automatisation de « réussite formidable » et de « réussite française exceptionnelle ». Et pour que le départ de Catherine Guillouard soit réussi, il a exprimé sa « reconnaissance sincère » envers la DG.
Sobriété oblige, l’inauguration ne s’est pas poursuivie par un coupage de ruban, du champagne et des petits fours, mais par un petit tour en métro autonome avec Valérie Pécresse en cheffe de bord souhaitant aux voyageurs « la bienvenue dans cette navette autonome au nom d’Ile-de-France mobilités ».