Elle stationne, anonyme, coincée entre une Rover et une Golf, parmi les centaines de véhicules alignés dans les allées de la fourrière de Bonneuil (94). La rouille a entamé le capot et le toit. Le pare-brise s’est affaissé en son centre. Conséquence des 21 impacts de balles reçues le 2 novembre 1979, lors de l’opération de police fatale à son conducteur. C’est la BMW 528i de Jacques Mesrine. Celle au volant de laquelle l’ex-ennemi public numéro un a été tué, porte de Clignancourt, il y a aujourd’hui vingt-cinq ans. Dix jours après la fusillade, elle était transportée à Bonneuil-sur-Marne où elle attend depuis l’issue du dossier judiciaire sur les conditions de l’arrestation, toujours en cours. Selon le journal Libération, les frais de fourrière du véhicule auraient déjà coûté 4 672 e au ministère de la Justice. « C’est une affaire dans laquelle personne n’a envie de prendre de décision », souligne Martine Malinbaum, l’avocate de Jacques Mesrine et de sa famille. C’est elle qui a déposé plainte contre X pour assassinat, le 12 novembre 1979, au nom de la fille et de la mère du gangster. Depuis le dossier a connu une dizaine de juges d’instruction. Le dernier saisi a rendu un non-lieu le 14 octobre, mais Martine Malinbaum vient de faire appel de cette décision. Une fois le dossier clos, le véhicule devrait être détruit, sauf si la famille demande sa restitution. « Mais ce serait faire acte d’héritier, insiste l’avocate. Vu le passif de Jacques Mesrine, je ne leur conseille pas. » Grégory Magne