Un anniversaire géothermique fêté à Melun

Un anniversaire géothermique fêté à Melun

Effet de mode ou véritable énergie économique pour l'abonné ? Lors des secondes assises de l'énergie, qui s'ouvrent aujourd'hui au conseil régional, élus, entreprises et spécialistes de l'environnement s'intéresseront à l'avenir de la géothermie en I...

Effet de mode ou véritable énergie économique pour l'abonné ? Lors des secondes assises de l'énergie, qui s'ouvrent aujourd'hui au conseil régional, élus, entreprises et spécialistes de l'environnement s'intéresseront à l'avenir de la géothermie en Ile-de-France. Avec 150 000 logements chauffés grâce à cette technique qui récupère la chaleur de la Terre, la région assure être la meilleure élève de l'Europe, son réseau s'étant surtout développé dans l'Est parisien.

Pionnier en France, le puits de Melun (Seine-et-Marne) fête cette année ses 40 ans. « Les gains sur la facture du consommateur sont de l'ordre de 20 à 25 % », argumente, convaincue, Renée Wojeik, adjointe au maire (UMP) chargée des travaux. Sans compter les prix qui ne fluctuent pas en fonction du baril du pétrole. Mais attention, il s'agit bien d'un puits « industriel », qui couvre 65 % des besoins de 6 500 logements.

« L'investissement est relativement lourd, soit ici une dizaine de millions d'euros. Mais le coût d'exploitation est plutôt faible », explique Bruno Sarrey, directeur adjoint du centre réseau Ile-de-France chez Dalkia, la filiale énergie de Veolia, qui exploite le site. Autrement dit, la géothermie domestique n'est pas pour demain. D'autant que le rendement est largement tributaire de l'endroit où le puits est creusé. A Melun, l'eau est pompée dans le « dogger », du nom de la nappe phréatique située entre 1 700 et 2 000 m de profondeur où l'on trouve une eau à 75 °C. De quoi la restituer correctement à la surface à 70 °C.

Les 70 000 mégawatts/heure produits chaque année ont permis à l'exploitant d'être aujourd'hui rentable. « Si on ne l'était pas au bout de quarante ans, croyez bien qu'on serait parti », lâche Bruno Sarrey, de Dalkia. Le groupe a même dans ses cartons douze projets de puits géothermiques en Ile-de-France. Autre preuve de la réussite de cette production industrielle, le réseau devrait être étendu à l'horizon 2015-2020, et s'inscrira dans la construction d'un écoquartier. W

William Molinié